Bordeaux: Un plan pour la rénovation de l'habitat et la modernisation de l'éclairage
ENVIRONNEMENT•Qu’il s’agisse des logements ou de l’éclairage public, la Métropole va mettre en œuvre des solutions innovantes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et diminuer ses factures énergétiques…Mickaël Bosredon
Donner un coup d’accélérateur à la rénovation énergétique des logements. C’est l’ambition de Bordeaux Métropole, qui estime qu’il n’y aurait que 3.000 rénovations d’habitations par an sur le territoire, alors qu’il en faudrait entre 7.000 et 8.000. Le rythme actuel ne permettrait pas d’atteindre du territoire à l’horizon 2050, que s’est fixé Bordeaux Métropole.
« Il faut passer à la vitesse supérieure » clame-t-on au sein de la Métropole, qui vient de signer une convention avec le ministère du Logement, dédiée à la mise en œuvre de la seconde phase Environ 1,5 million d’euros seront apportés à différents projets, qui se chiffrent au total à 5,5 millions d’euros.
Une thermographie aérienne actualisée
Sur la métropole, le bâti « représente à lui seul 43 % des émissions de gaz à effet de serre et environ un tiers des consommations d’énergie du territoire. » C’est donc le premier gisement d’économies d’énergie.
La métropole a décidé de lancer dès cet hiver une thermographie aérienne actualisée permettant d’identifier les déperditions énergétiques des toitures. Cet outil sera comparé à la dernière thermographie, réalisée en 2008, et permettra de disposer d’un état des lieux précis des travaux effectués. Réalisé par avion doté d’une caméra thermique, « cette technologie est un traqueur redoutable, agissant au niveau de la tuile », souligne-t-on à la métropole.
Identifier le potentiel solaire des toitures bordelaises
La carte aérienne sera consultable sur un site Internet, qui s’appellera « Je rénove. » Les propriétaires pourront ainsi constater les éventuelles « fuites de chaleur » de leur logement, sachant qu’un mètre carré de déperdition équivaut à 200 euros de pertes annuelles.
Parallèlement, un cadastre solaire sera réalisé. Il permettra d’identifier le potentiel solaire des toitures bordelaises. « L’objectif est de l’expérimenter à l’échelle de Bordeaux, et dans un deuxième temps à l’ensemble de la Métropole. » La base de données 3D des toitures avec leur potentiel fera l’objet d’une diffusion au grand public par le biais de la Maison écocitoyenne de Bordeaux.
Des éclairages publics agissant en fonction de la présence
Autre poste sur lequel la métropole entend agir pour réaliser des économies : l’éclairage public. Les villes de Bordeaux et Pessac, notamment, entendent procéder à des actions d’ampleur visant à réduire leur consommation électrique. A Bordeaux, cela passera par la mise en place d’actions innovantes concernant l’éclairage, comme une chaîne communicante de luminaires spécifiques pour les quartiers d’échoppes, pouvant fonctionner sans réseau électrique.
Pour les autres espaces publics, « l’enjeu est de mettre au point des ensembles communiquant entre eux de manière à apporter un service qualitatif de gestion intelligente de l’éclairage par détection. » Expérimenté aux Jardins de Carreire à Bordeaux, a pleinement satisfait et devrait donc être étendu à plusieurs quartiers. Celui-ci est doté d’ampoules à LED et ne s’allume pleinement qu’en présence de piétons. « L’enjeu est de trouver un compromis entre la sécurité des riverains et la consommation moindre de l’éclairage. »
« Utiliser la lumière pour transmettre des données numériques »
« D'une manière générale, ce qui nous intéresse surtout dans ces nouveaux éclairages, c'est de pouvoir utiliser la lumière pour transmettre des données et de transformer une source lumineuse en diffuseur de contenu numérique » explique un technicien de la Métropole.
Des innovations seront également mises en œuvre en ce qui concerne les bâtiments recevant du public. Après une expérimentation sur une zone de 20m2, un système d’éclairage intelligent sera développé sur toute la zone de stockage de la bibliothèque Mériadeck, d’une superficie de 3.000 m2 soit 817 éclairages. Les rayonnages s’allumeront en fonction de la présence des agents, avec une variation de la luminosité allant de 10 % à 100 %.
Ce programme de rénovation de l’éclairage public devrait se chiffrer à environ 800.000 euros, dont un peu plus de la moitié financé par le Fonds Transition énergétique.