Gironde : Elles combattent leur cancer à coups de sabre
SPORTS•Une association girondine propose la pratique de l’escrime aux femmes atteintes d’un cancer du sein…Laetitia Dive
«Après le cours, ça tire ! » Depuis la rentrée, Françoise Villechenoux se rend à sa leçon d’escrime tous les mercredis et quelques douleurs l’accompagnent. Dans ce cours, elle côtoie d’autres débutantes qui ont toutes un point commun : elles ont eu un cancer du sein.
Avec son association , Françoise Villechenoux a eu l’idée de mettre en place ce club pour permettre aux personnes touchées par la maladie de retrouver plus rapidement leur motricité. « Il y a tellement de femmes atteintes aujourd’hui. On s’est dit que ce serait une bonne idée qu’elles puissent se reconstruire comme ça. »
Le sport évite la récidive du cancer
Les bienfaits sont d’abord physiques. « Lors de l’opération chirurgicale, un certain nombre de cicatrices se forment. Ce tissu cicatriciel pénalise pour la reconstruction. La pratique de l’escrime permet de réduire son étendue », explique Maurice Renel, le prévôt d’armes, également médecin de formation.
De façon générale, le sport évite la récidive du cancer dans 50 % des cas. Ces chiffres, établis par , ont conforté Maurice Renel dans sa volonté de faire pratiquer l’escrime à ces femmes. Le prévôt d’armes les fait travailler exclusivement au sabre. « L’arme des cavaliers, une arme suffisamment instinctive pour que les débutants sachent comment s’en servir rapidement », explique-t-il.
« Une métaphore du combat livré par ces femmes contre leur cancer »
Il les met par ailleurs dans des situations où elles doivent seulement riposter. Autre particularité : « On ne travaille pas face à face mais face au professeur, à plusieurs ou une par une », raconte Françoise Villechenoux. Derrière ces exercices, il y a un . Pour Maurice Renel, la riposte en escrime est une métaphore du combat livré par ces femmes contre leur cancer. « Manier le sabre leur permet de faire sortir certaines choses, de la frustration notamment. »
Françoise Villechenoux le confirme : « L’escrime, c’est parer et riposter, tout comme lorsqu’on se bat contre la maladie. Et ça permet d’améliorer notre posture et la mobilité de notre bras avec une approche plutôt ludique et élégante. »
Une activité recommandée par les médecins
Avant son cancer du sein, la présidente pratiquait le tai-chi, une activité qu’elle continue en parallèle de l’escrime. Il est possible de reprendre le sport au bout d’un mois avec l’accord d’un chirurgien ou d’un oncologue. De plus en plus de docteurs recommandent ainsi la pratique d’une activité physique après une opération d’un cancer.
En Nouvelle-Aquitaine, un s’est développé afin de proposer aux patientes de pratiquer l’escrime si leur état de santé le permet.