C.C avec AFP
«Nous poursuivons la grève, massivement suivie, aujourd'hui (mardi) et demain (mercredi) en soutien à notre collègue licencié abusivement à son retour d'un congé sabbatique de 11 mois », explique Emmanuel Blayo, délégué CGT du site qui emploie quelque 170 salariés dont une centaine d'ouvriers.
Pas de réintégration après un congé sabbatique
« La direction s'était engagée devant les délégués du personnel, en septembre, à réintégrer notre collègue à son poste en production. Mais dix jours avant sa réintégration effective, le 1er octobre, ce salarié, ancien secrétaire du CHSCT du site, a reçu une convocation à un entretien préalable à son licenciement » raconte le syndicaliste qui l'a accompagné à cet entretien.
« On a dit à notre collègue qu'il n'y avait plus de poste pour lui alors qu'un intérimaire avait été embauché en CDI à son ancien poste deux semaines auparavant, et qu'en plus des 28 postes occupés par des intérimaires sur le site cinq autres postes sont actuellement ouverts à l'embauche », ajoute le délégué CGT. « Le seul motif avancé par la direction, selon le syndicaliste, c'est qu'il est sur-diplômé pour le poste. »
Un « profil plus adapté au site de Pessac » pour la direction
Une soixantaine de salariés grévistes se sont rendus en délégation ce mardi matin à l'Inspection du travail, et l'intersyndicale « a demandé audience au ministère de tutelle (le ministère de l'Économie), le plus rapidement possible, pour demander sa réintégration immédiate », a précisé M. Blayo.
« Ce salarié a été réintégré automatiquement le 1er octobre, mais son profil n'étant plus adapté au développement du site de Pessac, il a reçu le 7 octobre un préavis de deux mois qu'il effectuera en dehors du site », pour un licenciement effectif le 7 décembre, précise Jacky Fréhel, directeur industriel, confirmant que l'usine est « paralysée par la grève et ne fonctionne qu'avec quelques non grévistes. »
« Nous allons accompagner le reclassement de ce salarié en dehors de la Monnaie de Paris dans un emploi correspondant à son profil », a-t-il dit. M. Fréhel a souligné que « sur huit ans de contrat, le salarié avait été absent de son propre fait cinq ans (dont quatre en congé sans solde) et avait occupé durant cette période des fonctions essentiellement administratives au sein de la BCE et de la Banque centrale des Pays-Bas. »