CONSOMMATIONPourquoi le circuit court se popularise autant à Bordeaux?

Bordeaux: Pourquoi le circuit court se popularise autant?

CONSOMMATIONOn a mené l’enquête auprès de La Ruche qui dit Oui…
Laetitia Dive

Laetitia Dive

«Dans ma ruche de Nansouty, j’ai 3.239 inscrits ». Depuis un peu moins d’un an, Orlane Teyssedre s’occupe de mettre en relation des producteurs de la région avec ses « abeilles », les consommateurs inscrits dans sa ruche.

A Bordeaux, le principe séduit. Dans la métropole on dénombre neuf structures de . L’idée est simple : chaque ruche distribue une fois par semaine les produits proposés par des producteurs de la région, choisis préalablement par le responsable de l’établissement. Le consommateur n’a plus qu’à commander en ligne ce qu’il souhaite. Et, lors des distributions hebdomadaires, il peut rencontrer les agriculteurs.

La jeune femme dirige deux ruches. L’an passé, elle a repris celle de alors qu’elle y était consommatrice, avant de monter une seconde ruche toute seule. Le point de livraison est à côté du marché des Capucins. « J’ai pris plusieurs mois pour sélectionner moi-même les producteurs qui me plaisent. Je voulais faire quelque chose qui me ressemble. »

Pouvoir choisir ses producteurs

Mère de famille, elle a sillonné les routes de Gironde pour trouver ses fournisseurs avec ses deux enfants. « C’est aussi un support pédagogique, explique Orlane Teyssedre, ça me permet de leur expliquer comment poussent les légumes ou comment sont élevés les animaux. » Et lorsqu’elle se déplace, la Bordelaise vérifie chaque détail, afin d’être sûre de proposer le meilleur à ses consommateurs.

« Pour le responsable de ruche, c’est valorisant de pouvoir promouvoir l’agriculture locale », raconte Camille Vionnet, responsable de la communication de La Ruche qui dit Oui pour le Sud-Ouest. Au-delà de l’aspect éthique, certains créateurs de structures sont rémunérés à condition d’avoir le statut d’auto-entrepreneur. D’autres sont en association. C’est le cas d’Orlane, qui a sa profession à côté.

Un accès plus direct au consommateur

Du côté des producteurs en revanche, ce système permet d’être mieux rémunéré et surtout de se faire connaître. « Le fournisseur fixe son prix de vente et un pourcentage est attribué à l’association », commente Camille Vionnet. Ainsi, 8 % reviennent à la « ruche mère », soit le siège, qui s’en sert pour faire tourner la boutique, notamment la plateforme en ligne. Et le même pourcentage est attribué au responsable de la ruche locale qui peut le garder ou le reverser à l’association selon son statut.

En septembre dernier, La Ruche qui dit Oui fêtait ses cinq ans. Un quinquennat qui a vu grandir sans cesse le nombre de producteurs et de consommateurs selon Camille Vionnet. « En , le réseau est particulièrement actif », raconte la chargée de communication qui explique en partie ce succès par le nombre important de producteurs. Au total, ils sont 220 à fournir leurs produits chaque semaine pour nourrir près de 10.000 familles.