Béarn: Une surenchère pour l'hôtel de luxe en ruines, d'abord vendu 12.000 euros

ARCHITECTUREL'ancien hôtel des princes avait été adjugé aux enchères 12.000 euros le 22 septembre dernier, mais une nouvelle enchère vient d'être réalisée dans le délai légal de 10 jours...
Elsa Provenzano

E.P. avec AFP

Une « société bordelaise à caractère immobilier » vient de surenchérir à hauteur de 13.200 euros, dans le délai légal de 10 jours, pour acquérir l' ancien hôtel des Princes, un édifice typique du Second Empire dans le Béarn.

Une nouvelle vente aux enchères, dont la date n’est pas encore connue, va donc être organisée avec cette nouvelle enchère comme prix de départ.

20 millions d’euros pour le rénover

D’une capacité de 175 chambres, l’Hôtel des princes de la cité thermale d’Eaux-Bonnes a été édifié en 1860 et il accueillit l’impératrice Eugénie en 1861. Son état s’est considérablement dégradé depuis sa fermeture en 1975. La mairie de la petite cité de 340 habitants n’a pas les moyens de prendre en charge sa rénovation estimée à 20 millions d’euros d’investissement.

Le 22 septembre, l’ancien hôtel avait été adjugé 12.000 euros à une société civile immobilière (SCI) du Gers lors d’une vente aux enchères organisée au tribunal de grande instance de Paris, avec un droit de surenchère de dix jours. Le cabinet d’avocats parisien chargé de la vente, a confirmé cette nouvelle enchère,

Une dizaine d’investisseurs y ont déjà laissé des plumes

Inscrit aux Monuments historiques en 2002, l’hôtel fut vendu par la commune l’année suivante pour 1,2 million d’euros à un promoteur, Robert Leroux. Mais cette vente fut le centre d’une vaste escroquerie : le projet n’a jamais vu le jour, le promoteur ayant été déclaré en cessation de paiement avant les premiers travaux.

L’affaire avait été jugée en 2015 au tribunal de Pau, mais le promoteur était décédé entre-temps. Son associé avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis et près de 500.000 euros de réparation à la commune des Eaux-Bonnes. Outre la commune, une dizaine d’investisseurs y ont laissé des plumes, pour un préjudice total d’environ 1,2 million d’euros.

Ces dernières années, le bâtiment était géré par le liquidateur de Robert Leroux, un mandataire parisien, Selafa MJA, qui avait tenté de le vendre pour un million d’euros l’an dernier sans trouver preneur.