REPORTAGEArès, cette ville girondine qui ne veut pas accueillir de migrants

Arès, cette ville girondine qui ne veut pas accueillir de migrants

REPORTAGELa plupart des habitants soutiennent le maire alors que d’autres disent avoir « honte » de leur commune…
Clément Carpentier

Clément Carpentier

Sur la place de l’église, c’est le sujet de discussion du moment. Depuis le vote du conseil municipal contre l’arrivée de migrants à sur le bassin d’Arcachon, on ne parle que de ça dans cette ville de 6.000 habitants.

Peur sur la ville

Des habitants qui pour une grande majorité semblent soutenir le maire et son équipe à les écouter. Laura, maman d’un petit Eden affirme devant la mairie « être d’accord avec cette décision. C’est une question de sécurité pour mes enfants. C’est tout calme ici, il ne faut pas que ça change. »

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Cette mère de famille est bien sur la même longueur d’onde que la municipalité. C’est impossible pour elle de prendre en charge 50 migrants de la « jungle » de Calais. Mais attention, « ce n’est pas une question de racisme mais ça fait peur quand on voit ce qu’il se passe là-bas. Parfois, il faut prendre des décisions radicales », ajoute Laura.

Des familles oui, des hommes seuls non

A quelques mètres d’elle à la sortie de la supérette, Claude tente de nuancer cette « peur » qui aurait envahi la ville : « Nous ne sommes par contre l’accueil de ces personnes mais pas de cette façon. » Cette retraitée précise alors sa pensée : « On est prêt à héberger des familles avec des femmes et des enfants mais pas que des hommes seuls. Ils vont faire quoi de leur journée ? »

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En discutant avec les habitants, c’est d’ailleurs le point qui fâche aujourd’hui. Qui vont-ils accueillir ? Il s’agira avant tout de demandeurs d’asile, puisque les personnes en situation illégale sont reconduites à la frontière. Mais Claude n’y croit pas. « Il y aura apparemment des Afghans, des Érythréens, des Soudanais, des Syriens et des Roumains. Il y a la guerre en Roumanie ? Je n’étais pas au courant. On nous ment. »

Autre raison de la colère de certains, le choix du lieu. La préfecture prévoit en effet de réquisitionner une partie du Une décision « inadmissible » pour Gisèle, une vacancière, car « on nous met dehors alors qu’on paie des impôts pour ce centre. »

« J’ai honte de ma commune »

Finalement au bout de quelques minutes, les deux femmes sont coupées par un homme : « J’ai honte. J’ai honte de ma commune », répète-t-il. Cet homme, c’est Claude, un Arésien favorable à l’accueil des migrants.

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« On a toujours eu besoin de ces gens. Il suffit de regarder notre histoire. Apparemment, ici, on a la mémoire courte », conclut Claude avant de remonter sur son vélo. D’autres ont exprimé sur les réseaux sociaux, la même « honte » en apprenant la décision du conseil municipal.

Le préfet va trancher d’ici mi-octobre

Cet avis défavorable de la ville d’Arès n’a administrativement aucun poids car c’est au préfet de prendre la décision finale. Ce dernier rappelle que « 50 migrants au maximum seront accueillis sur une période de quelques mois jusqu’à mars et que cela ne coûtera rien à la commune ».

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Aujourd’hui, aucune décision définitive n’a été prise, il s’agit « d’une phase de prospection ». affirme avoir trouvé un « accord de principe » avec le propriétaire de ce village vacances et qu’il devait y avoir une « solidarité nationale » sur le sujet. En tout, le préfet doit trouver 900 places pour les migrants d’ici mi-octobre en Nouvelle Aquitaine.