Île de Ré: Quatre blockhaus détruits pour limiter l'érosion
LITTORAL•L'office nationale des forêts a engagé un chantier de démolition de quatre blockhaus datant de la Seconde Guerre Mondiale pour protéger la dune...E.P. avec AFP
Ce n’est pas une mince affaire de détruire ces gros blocs de béton. a commencé la démolition de quatre blockhaus, vestiges du Mur de l’Atlantique construit par les nazis sous l’Occupation, à la plage Saint-Clément-des-Baleines, sur l’île-de-Ré, pour protéger le littoral.
« La dune qui les supportait a reculé de 50 mètres en huit ans »
Ces quatre blockhaus, parmi les, étaient devenus dangereux pour les baigneurs et accéléraient l’érosion de la dune, qui protège la forêt littorale.
La Communauté de communes de l’Île-de-Ré a donc pris la décision de les détruire : « La dune qui les supportait a reculé de 50 mètres en huit ans et les blockhaus ont fini par glisser sur la plage », a expliqué le président (DVD) de la collectivité, Lionel Quillet. Ces blockhaus, « devenus dangereux, créent un effet Venturi : ils engendrent une dépression autour d’eux qui accélère encore l’érosion », selon l’élu. La Communauté de communes a passé une convention pour la protection du milieu dunaire avec l’ONF et a investi 275.000 euros dans cette opération.
Des murs d’1 mètre d’épaisseur
Le chantier devrait durer au moins deux mois, à raison de deux semaines de travail pour chaque blockhaus. Depuis lundi, un tractopelle équipé d’un brise-roche hydraulique, une sorte de marteau-piqueur très puissant, s’emploie à réduire la fortification en petits morceaux. « Il faut venir à bout d’un mur d’un mètre d’épaisseur », a expliqué Anthony Auffret, directeur territorial de l’ONF en Poitou-Charentes.
La plage, dite du « Pas de Zanuck », qui s’étend sur la commune de Saint-Clément-des-Baleines, à la pointe ouest de l’Île-de-Ré, entre le Phare des baleines et la forêt de Lizay, compte six ouvrages de ce type, mais seuls les quatre qui présentent un risque seront détruits.
Ces imposantes défenses avaient notamment servi de décor au film qui a donné son nom à cette bande de terre littorale.
Chacun de ces blockhaus comprend 1.000 tonnes de béton qui seront réutilisées pour édifier une digue de protection littorale au lieu-dit des Doreaux. « En 2014 nous avons déjà retiré 2.000 tonnes de cordon et, depuis, nous avons constaté un rechargement naturel en sable d’une hauteur d’1,5 mètre », a souligné Lionel Quillet, preuve, selon lui, « que la roche n’est pas toujours la bonne solution et que le sable est un excellent moyen de défense car il sape les vagues ».
D’ici là le chantier attire les spectateurs. Michel, originaire du Limousin, a ramassé un petit bloc arraché au blockhaus. « Ça me fera un souvenir, comme pour le Mur de Berlin », a-t-il confié.