ENVIRONNEMENTLe frelon asiatique sous la menace d'une invention landaise

Frelons asiatiques: Un Landais invente un piège sans produits chimiques

ENVIRONNEMENTDidier Robert, retraité, a mis au point un piège, breveté en 2013, qui permet d'éviter l'emploi d'insecticides, dommageables pour la biodiversité...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Il a voulu mettre ses ruches à l’abri. Didier Robert, ingénieur de sécurité à la retraite, a débuté l’apiculture avec une seule ruche en 2010 et en possède aujourd’hui 65, avec son fils Jean-Baptiste. Très vite confronté au problème du frelon asiatique, cette espèce invasive qui s’attaque aux abeilles, ce Landais a eu l’idée de mettre au point un piège d’un genre nouveau. Celui-ci est électrifié, n’utilise pas de produits chimiques et il est sélectif, contrairement à d’autres pièges qui se révèlent mortels pour de nombreux insectes.

100 à 120 frelons tués par jour

« Les ruches ce sont les meilleurs appâts pour le frelon asiatique », constate l’apiculteur. D’où son idée d’installer son piège, appelé une « harpe électrique » à proximité des ruches. L’espace entre les fils électrifiés permet le passage des abeilles mais pas celui des frelons, plus gros mais aussi très myopes. Il y a cependant une perte d’abeilles jugée « mineure » par Didier Robert. Sur l’expérimentation de 3 ans qui a été menée, elle est en moyenne de l’ordre d’une abeille pour 15 frelons asiatiques.

Dans certaines zones très infestées, le piège permet de tuer de 100 à 120 frelons asiatiques par jour. Une fois électrifiés, les frelons asiatiques tombent dans un bac rempli d’eau installé à la base de la harpe et finissent par se noyer.

Un dispositif primé au salon de l’invention

Les apiculteurs ont été invités en 2014 par le syndicat national d’apiculture afin d’expliquer le principe de leur piège, lors du Congrès des apiculteurs qui s’est tenu à Colmar. Et, le dispositif a été primé au salon de l’invention et de l’innovation de Meschers-sur-Gironde, en Charente-Maritime, en avril 2016. Il est aussi breveté depuis 2013.

Les particuliers intéressés par le dispositif peuvent contacter Apiprotection, la société crée par cette famille d’apiculteurs. Une centaine d’apiculteurs ont choisi cet équipement l’an dernier. Le modèle le moins cher coûte 339 euros et le plus onéreux 465 euros.

En novembre, la société participe au salon des élus locaux et agents publics d’Aquitaine, en espérant des opportunités commerciales avec des collectivités de la région. Pour se donner toutes les chances d’y réussir elle a lancé un appel à contributions via SoKengo.

La ville de Billère dans les Pyrénées-Atlantiques a testé le dispositif du 20 septembre au 31 octobre 2014. Au total 822 frelons asiatiques ont été piégés et 90 abeilles (sur une colonie d’environ 90.000). Apiprotection espère convaincre d’autres collectivités de tester l’efficacité de ses pièges.