AGRICULTUREVin: La canicule présage une récolte un peu en baisse dans le Bordelais

Vin: La canicule présage une récolte un peu en baisse dans le Bordelais

AGRICULTUREAlors que cette année, le vignoble a été épargné par le gel et la grêle, les grosses chaleurs peuvent avoir un impact sur les volumes récoltés...
La canicule pourrait annoncer un rendement en baisse pour la récolte 2016 dans le Bordelai.
La canicule pourrait annoncer un rendement en baisse pour la récolte 2016 dans le Bordelai. - S. Ortola / 20 Minutes
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Avec des vendanges programmées entre le 15 septembre et la fin octobre, tout n’est pas encore joué. Cependant, la semaine caniculaire qui sévit dans la région n’intervient vraiment pas au bon moment pour Stéphane Toutoundji, œnologue coassocié au laboratoire de conseil aux propriétés viticoles, Oenoteam : « La vigne a besoin d’eau maintenant pour la véraison (processus de maturation du raisin). Là, la photosynthèse ne se fait pas, les feuilles jaunissent et les baies cuisent ! »

« La plante travaille au ralenti »

Si la vigne aime la chaleur, ces températures caniculaires plombent son développement. « Pour les grands millésimes à Bordeaux, on sait qu’il faut une dizaine de jours à plus de 30°c mais là forcément c’est trop. La plante travaille au ralenti et n’alimente pas facilement les raisins », estime l’œnologue, précisant que l’absence de fraîcheur la nuit est également dommageable aux plants.

Celles qui sont sur des terrains sableux, donc avec peu de réserves hydriques, sont en première ligne (les Graves et les Lalande de Pomerol par exemple). « Tout dépend aussi du mode de culture utilisée, si les vignes sont enherbées ou pas, par exemple », précise Stéphane Toutoundji.

Des vendanges précoces ?

« On a commencé l’année avec quasiment six mois de pluie, l’équivalent de ce qu’il tombe habituellement en un an. Et on a eu la chance de ne pas avoir de grêle ni de gel », constate Bruno Samie conseiller viticole au sein de l’Association de Développement Agricole et Rural (ADAR) de Castillon Sainte Foy, qui émane de la Chambre d’agriculture. Ces éléments lui laissent penser que d’ici les vendanges, la situation peut s’améliorer.

Pour Stéphane Toutoundji, si la pluie (d’ici mi-septembre) peut sauver la donne, il n’en reste pas moins qu’après cette semaine caniculaire, il y aura forcément une perte en volume à la clé, de l’ordre d’environ 10 %. Il n’exclut pas la possibilité de vendanges précoces pour les blancs, pour lesquels la chaleur occasionne la perte des arômes premiers, et pour les rouges dans les parcelles un peu fragiles.