Grippe aviaire: «On s’attendait à avoir de nouveaux cas malgré le vide sanitaire»
AGRICULTURE•Un deuxième foyer de grippe aviaire a été confirmé en Dordogne. Il s'agit d'un élevage de canards à La Dornac, à l'est du département...«Il ne faut pas paniquer. » Le vétérinaire Edouard Huchin se veut rassurant après la découverte de ce deuxième cas en quelques jours. Pourtant, les éleveurs périgourdins ne semblent pas voir le bout du tunnel. Après le vide sanitaire de cet hiver, des cas de grippe aviaire réapparaissent. Cette fois-ci, il s’agit d’un élevage de canards à La Dornac à l’est de Périgueux.
Un élevage, voisin de celui où un premier cas a été détecté il y a une dizaine de jours. « Etant donné le niveau d’infection du département il y a quelques mois, on s’attendait à avoir de nouveaux cas malgré le vide sanitaire. Le principal, c’est que cela reste sporadique », affirme Edouard Huchin. Ce n’est donc pas une surprise pour ce vétérinaire qui a donné des formations aux éleveurs ces dernières semaines.
Les canetons sont-ils arrivés contaminés ?
Les 24.500 palmipèdes sont en cours d’abattage. Une chose interpelle en tout cas les spécialistes aujourd’hui sur le cas de cet élevage. Pourquoi sur le même site les canards ont contracté le virus H5N1 alors que les poules sont, elles, saines. Et surtout, les animaux ne sont pas tous au même stade de la maladie. L’éleveur est, lui, en plus connu pour sa rigueur et son sérieux.
Les canards étaient-ils déjà porteurs de la maladie avant d’arriver sur place ? Pour Edouard Huchin, c’est peu probable : « C’est très rare que les canetons soient affectés même si le risque zéro n’existe pas. La maladie par exemple ne se transmet pas de la mère à l’œuf. » Le couvoir, dont viennent ces canards, est-il contaminé ? Ce sera à l’enquête de le déterminer.
Des pertes abyssales pour les éleveurs
C’est donc un nouveau coup dur pour toute la filière. Comme le rappelle Edouard Huchin « on espère tous maintenant que l’on ne va pas se retrouver avec 40 cas de grippe aviaire dans trois semaines. Je n’y crois pas car on a mis en place des règles de biosécurité avec notamment des sas pour éviter la contamination ». Il ajoute tout de même que la situation est « préoccupante ».
En tout cas, l’abattage de cet élevage est une catastrophe économique pour l’agriculteur. Il avait déjà dû subir le vide sanitaire comme tous ses collègues. Selon France Bleu Périgord, il n’a plus aucun revenu depuis six mois et n’a toujours pas touché les premières indemnisations.