Euro 2016: A Bordeaux, « on a pris une leçon par les supporters étrangers »
SOCIETE - SPORT•Ambiance grandiose, état d'esprit magnifique, recettes en hausse (ou pas)... mais aussi grosse fatigue et quelques perdants...Clément Carpentier
La fan-zone de Bordeaux est déjà en train d’être démontée. Eh oui, l’Euro, c’est bien fini ! Du 10 juin au 10 juillet, la ville a vécu au rythme des matchs de la compétition. L’heure est donc au premier bilan. Quatre Bordelais qui ont participé de près ou de loin à cette grande fête reviennent sur ce mois un peu particulier :
- Maria (patronne du restaurant « Le Parlement des Graves »)
« Mon bilan est assez contrasté. En fait, pour nous les restaurateurs, tout dépendait où se situait nos établissements et nos clientèles. Moi, j’étais entre deux bars autant vous dire que c’était très compliqué. Il y avait tellement de monde dans la rue que je ne pouvais même pas installer ma terrasse. En plus, ma clientèle a plutôt fui Bordeaux pendant ces quelques semaines pour être au calme. Après, tout s’est bien passé, les supporters ont été très respectueux. Il n’y a pas eu de débordements et c’est déjà une très bonne chose. »
- Sylvette (responsable du pub b « The Charles Dickens »)
« C’est une grande réussite pour nous ! Les deux premières semaines de la compétition ont été très intenses avec notamment les Gallois. La première semaine, on a tout simplement doublé nos ventes. Si ça s’est bien passé, c’est aussi parce qu’il n’y a pas eu d’incidents. Pas un seul pendant un mois. Les supporters se sont tous très bien comportés, ça change des Français. C’est une grosse leçon de moral, leur joie de vivre doit être un exemple pour nous. »
a« Avec les Gallois, on a tissé une vraie relation, certains nous écrivent encore aujourd’hui pour nous remercier. Je regrette juste la grève des éboueurs qui nous a pénalisés pendant 10 jours. Je vous avoue aussi que là on est tous cuits. C’était énorme de vivre ça mais ça fait du bien quand ça s’arrête, même si c’est bizarre. Maintenant, on se lance dans l’été avec notamment le 14 juillet qui va arriver très rapidement. »
- Thomas (un Bordelais)
« L’Euro à Bordeaux, ce sont d’abord deux superbes soirées, après Belgique-Irlande et France-Allemagne. Je n’avais jamais vécu ça après des matchs de foot. C’était vraiment dingue d’entendre les Irlandais chanter toute la nuit. Je n’ai jamais mis les pieds dans la fan-zone parce que je n’avais pas envie d’être au milieu d’une énorme foule, de faire la queue pour boire un coup, de ne pas pouvoir rentrer avec un briquet… Mais si les gens s’y sont amusés tant mieux ! En points positifs, je dirais les transports qui ont assuré malgré la grève et l’attitude des supporters étrangers, jamais agressifs et toujours le sourire aux lèvres. »
« Le point négatif c’est sans doute la grève des éboueurs, un peu dommage de montrer une ville sale alors que des milliers d’étrangers débarquent… Et puis l’autre problème c’est que j’ai un peu mangé et bu n’importe comment pendant un mois. Va falloir faire les efforts qui vont bien en juillet sinon ça va se payer cher au niveau du bide. On va garder un héritage de cet Euro je pense. Après France - Allemagne, les gens entonnaient des chants gallois ou irlandais adaptés à la France. On a pris une leçon de supporterisme mais visiblement on l’a retenue. »
- Edouard de Teyssière (responsable de l’accueil à l’office de tourisme)
« La fréquentation est forcément en hausse (+7.7 %) après les gens ne restaient pas longtemps. Du coup, la boutique par exemple a très bien marché (+17.5 % au niveau de la vente) car les supporters voulaient ramener un souvenir. En revanche, pour le reste, c’est assez stable. Les Irlandais ont fait leur première apparition dans le Top 5 des nationalités. Les journées ont été très longues avec parfois plus de 3.000 personnes par jour, une première sur un mois de juin. L’ambiance a toujours été bon enfant. Les gens sont tombés sous le charme de la ville, on a eu pas mal de retours à ce sujet. On notera simplement, peut-être, que les touristes notamment les croisiéristes ont eu du mal à se mélanger aux supporters. »