Si un départ à la retraite aujourd’hui ne correspond pas nécessairement à des postes à pouvoir, « cette étude permet d’identifier les besoins du marché du travail et d’ajuster l’appareil de formations des demandeurs d’emploi » comme l’explique Angélique Cayrac de CAP Métiers, l’organisme qui a réalisé l’étude avec l’INSEE.

Et justement, il va falloir s’adapter dans les prochaines années. Tout simplement parce que laNouvelle-Aquitaine est l’une des régions avec une part de seniors très importante dans la population active. Aujourd’hui, un emploi sur quatre est occupé par une personne de plus de 50 ans. Au final, sur les 2.3 millions de travailleurs dans la région, 333.000 vont partir à la retraite d’ici 2020.

D’importants besoins dans les services

Alors quels sont les secteurs où les besoins vont très rapidement se faire sentir ? Celui des services aux particuliers et aux collectivités arrive en première position. Dans ce domaine, il y aura beaucoup de départs (8.600) et dans le même temps la demande est extrêmement forte. Des métiers comme aide à domicile et aide ménagère vont par exemple être en grande difficulté car « il y a une vraie difficulté de recrutement dû au manque d’attractivité » pour Angélique Cayrac.

Autre secteur où l’enjeu de renouvellement sera fort, c’est l’agriculture. Il représente 6 % de l’emploi dans la Nouvelle-Aquitaine. Si la demande n’est pas très importante, les départs le sont. De 2010 à 2020, 41 % des agriculteurs-éleveurs sylviculteur vont partir à la retraite et 35 % des viticulteurs-maraîchers-jardiniers. L’impact des départs se fera aussi sentir dans les métiers du commerce notamment chez les petits commerçants et les grossistes indépendants.

Des savoir-faire à entretenir

Le secteur de la santé, de l’action sociale, culturelle et sportive retient aussi l’attention Car s’il n’y aura pas forcément beaucoup de départs, la demande est forte. Par exemple, un des enjeux va être le maintien de professions de la santé dans certains territoires ruraux. L’industrie notamment textile se démarque « par le fait que le recrutement est compliqué et que l’on perd par moments un savoir-faire français en particulier dans le luxe » note Frédéric Chatel de l’INSEE Aquitaine.

Enfin, géographiquement, la répartition est assez inégale sur les départs à la retraite. Selon cette étude, de Bordeaux au Pays basque et autour de Limoges et Poitiers, le taux de retrait représente 14 % de la population active. Dans les autres territoires de la Nouvelle-Aquitaine, on peut monter jusqu’à 16 %.