Bordeaux: Les habitants dubitatifs sur la vidéo-verbalisation
SECURITE•La mairie de Bordeaux va pour la première fois tester ce dispositif dans deux quartiers pour lutter contre les infractions au Code de la route...Clément Carpentier
Quand on parle aux habitants du quai de Paludate de la vidéo-verbalisation, ils ont tous un peu près la même réponse : « On ne sait pas trop quoi en penser ». Il faut que vivre avec les caméras, ils en ont l’habitude. Avec les nombreuses boîtes de nuit dans le secteur, la vidéo-surveillance existe depuis longtemps ici.
Faire respecter le Code de la route
Alors pourquoi la ville veut maintenant verbaliser à partir de 1er juillet ?Jean-Louis David, adjoint à la mairie chargé de la sécurité, explique qu' « on a une situation compliquée dans ce quartier, mais surtout à Bacalan où on va aussi tester ce dispositif. On veut lutter contre les rodéos en tout genre [scooter, quad et voiture] ». La vidéo-verbalisation servira uniquement à mieux faire respecter le Code de la route. Pour Michel, restaurateur dans l’un des deux quartiers, « ça peut améliorer la circulation et éviter les voitures en double file et le stationnement parfois anarchique ».
Aujourd’hui, comme le rappelle Jean-Louis David, « le temps que les forces de l’ordre se déplacent, les fauteurs de troubles sont partis. Alors qu’avec ce système, on aura un agent derrière l’écran qui relèvera les plaques d’immatriculation ». Le PV arrivera ensuite comme les autres, par la Poste.
Une machine à cash ?
Certains habitants comme Nicolas regrettent « que la verbalisation ne soit pas élargie aux personnes qui urinent dans la rue ou qui causent des dégradations notamment la nuit ». « Les caméras ne peuvent pas identifier précisément les délinquants, répond la ville. C’est impossible, et il y a des policiers en civil sur le terrain pour ça ».
D’autres ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de cette vidéo-verbalisation à l’image de Brigitte qui habite dans le quartier Bacalan : « C’est toujours plus de voyeurisme. Je pense que c’est juste pour encore faire de l’argent. Des fois en voiture, on s’arrête juste pour attendre quelqu’un ou téléphoner, et là en plus on peut prendre une prune ».
Jean-Louis David affirme que les agents ne seront pas tatillons. Alors peut-on voir ce dispositif généralisé à toute la ville ? « Pour l’instant non ! On fera un premier bilan à la fin de l’année pour voir si ça marche. C’est plutôt un système que l’on veut utiliser ponctuellement sur des zones sensibles ».