JUSTICESud-Ouest: Treize personnes interpellées dans le cadre d'un réseau d'escroquerie à la carte bancaire

Sud-Ouest: Treize personnes interpellées dans le cadre d'un réseau d'escroquerie à la carte bancaire

JUSTICELe 18 mai, 13 personnes soupçonnées d'appartenir à un réseau de piratage de cartes bancaires, actif depuis 2013, ont été arrêtées dans le Sud-Ouest et en région PACA...
La procureur de la République de Bordeaux Marie-Madeleine Alliot a expliqué que 11 personnes avaient été interpellées.
La procureur de la République de Bordeaux Marie-Madeleine Alliot a expliqué que 11 personnes avaient été interpellées.  - GEORGES GOBET / AFP
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Treize personnes soupçonnées d’avoir piraté 4.000 cartes bancaires depuis avril 2013 pour un préjudice d’environ un million d’euros, ont été arrêtées mercredi 18 mai. Une arrestation a eu lieu dans le Sud-Ouest et les autres se sont déroulées dans la région PACA. Sur les treize personnes interpellées, huit ont été mises en examen et quatre ont été placées en détention provisoire.

C’est un joli coup de filet mené à bien par la section de recherche de la gendarmerie de Pau, le groupement de gendarmerie des Landes et le JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) de Bordeaux, saisi de l’enquête vu l’ampleur de l’escroquerie. L’escroquerie a été découverte grâce à la vidéoprotection installée près de distributeurs.

La technique dite du « skimming »

Les membres du réseau envoyés sur le terrain, principalement sur les zones touristiques du Sud-Ouest et du sud de la France, étaient chargés d’équiper les distributeurs automatiques de billets (DAB) de dispositifs d’enregistrements des données de cartes bancaires et de microcaméras pour capter le code secret des utilisateurs. Ensuite, les escrocs encodaient des cartes vierges et s’en servaient pour retirer du liquide. Cette technique de piratage des cartes bancaires est appelée « skimming ».

« C’est un dispositif qui se met et qui s’enlève », précise le lieutenant-colonel Laurent Lessaffre de la section de recherche de la gendarmerie de Pau. Le matériel installé dans le DAB est gros comme une tête d’épingle. « Les cartes copiées n’étaient pas utilisées tout de suite, pour attendre que les fichiers de vidéosurveillance soient détruits. Et, si quelques-unes l’ont été en France, la majorité l’était à l’étranger, ce qui leur donnait un délai, par rapport à une plainte déposée en France », précise le lieutenant-colonel.

Le lieutenant colonel Laurent Lessaffre de la section de recherche de la gendarmerie de Pau explique que l'enquête a démarré grâce à la vidéo-protection installée sur les distributeurs automatiques.
Le lieutenant colonel Laurent Lessaffre de la section de recherche de la gendarmerie de Pau explique que l'enquête a démarré grâce à la vidéo-protection installée sur les distributeurs automatiques.  - GEORGES GOBET / AFP

Les enquêteurs insistent sur la seule façon d’éviter de se faire subtiliser ses données confidentielles puisque le dispositif est invisible à l’œil nu : dissimuler à l’aide de sa main le code au moment de sa composition.

Une organisation familiale

L’homme de 54 ans à la tête du réseau « est de nationalité française et a fait travailler ses proches, explique le procureur de la République de Bordeaux Marie-Madeleine Alliot. Il a appris la technique d’encodage en prison auprès d’un Kosovar et a également rencontré un informaticien (impliqué dans l’escroquerie) en détention. »

Les perquisitions menées au domicile des personnes arrêtées ont permis de découvrir d’importantes sommes d’argent en liquide, du matériel informatique destiné à l’encodage des cartes, du matériel de pose de skimmers, des façades de DAB, des cartes bancaires vierges, deux armes de poing et cinq véhicules ayant servi à commettre les infractions. Les enquêteurs ont également découvert trois ateliers de fabrication de skimmer en France et un en France.

Les suspects sont poursuivis pour association de malfaiteurs, contrefaçons et dégradations et risquent jusqu’à 10 ans de prison. L’instruction est en cours, les enquêteurs espèrent d’autres interpellations. Et de nouvelles victimes de cette arnaque de grande ampleur pourraient aussi être découvertes.