Bettencourt: « Je ne suis pas un escroc », clame l'ex-ami intime de la femme la plus riche de France
JUSTICE•Le photographe François-Marie Banier, principal prévenu du volet abus de faiblesse de l'affaire Bettencourt, se défend d'avoir voulu devenir le légataire universel de la milliardaire...E.P. avec AFP
«Je ne suis pas un escroc ! » a clamé ce jeudi devant la cour d’appel de Bordeaux François-Marie Banier, principal prévenu du volet abus de faiblesse de l’affaire Bettencourt. Il se défend d’avoir cherché à devenir le légataire universel de Liliane Bettencourt, comme la richissime héritière de L’Oréal l’avait prévu dans un testament aujourd’hui révoqué.
Ce testament, signé en décembre 2007 par la milliardaire juste après le décès de son époux André, a été au cœur des débats du troisième jour du procès, dans lequel quatre prévenus dont François marie Banier comparaissent.
« Je n’ai jamais su que j’en serais le légataire universel »
« Peut-être que j’ai été fou d’accepter toutes les choses qui m’ont été données mais je ne suis pas un escroc ! » s’est défendu le photographe, ex-confident de la femme la plus riche de France.
Ce testament a été révoqué en 2010 en accord avec François Marie Banier. « C’était un acte fou ! (…) mais je n’ai jamais su que j’en serais le légataire universel » au moment de son élaboration, a affirmé le prévenu, plus pugnace que la veille.
Lorsqu’il a appris de sa bienfaitrice les termes de ce testament, « je lui ai demandé pourquoi elle faisait une folie pareille », au risque d'« exacerber le conflit » qu’elle avait avec son gendre Jean-Pierre Meyers et sa fille Françoise Meyers.
La milliardaire « désorientée »
« Il semble que vous ayez été associé avec vos conseils (…) et même eu une part active à l’élaboration de ce testament », s’est étonnée la présidente Michèle Esarté. « Un acte lourd de conséquence », établi « dans une période trouble » pour Liliane Bettencourt qui « n’était plus en phase avec la réalité » après le « choc » provoqué par le décès de son mari, a souligné la magistrate.
La milliardaire était « désorientée » au point de ne pas savoir qu’elle se rendait aux obsèques de son mari, a rappelé Michèle Esarté, sur la foi de plusieurs témoignages dont celui de l’un des petits-fils de Liliane Bettencourt.
« Le jour de l’enterrement, elle sait qui on enterre (…) et je ne vois pas Liliane dans un état de prostration après la mort d’André », répond François-Marie Banier.
L’avocat général Pierre Nalbert l’interroge alors sur « un déjeuner de juristes » organisé chez lui, une semaine avant la rédaction du testament devant notaire, s’étonnant que cette disposition faisant de François-Marie Banier le légataire universel n’ait pas été évoquée à cette occasion. « C’est possible, mais moi, je ne l’ai jamais entendu », se défend le photographe. « Ce n’est pas un déjeuner d’artistes (…) On fait venir des juristes (…), et c’est chez vous ! » tonne l’avocat général.
François-Marie Banier avait été le plus lourdement condamné en première instance : trois ans de prison dont six mois avec sursis, 350.000 euros d’amende et 158 millions de dommages et intérêts.