Bordeaux: Découvrez en images le projet de la MECA, la Maison de la Culture
INFO 20 MINUTES•Les travaux de la MECA, immense bâtiment qui accueillera plusieurs organisations culturelles de la région, vont enfin commencer. «20 Minutes» a obtenu en exclusivité toutes les images du projet qui s'installera quai de Paludate en 2018...Mickaël Bosredon
Il y aura deux emblèmes architecturaux aux deux extrémités de la Garonne à Bordeaux. Au nord, la Cité du vin, qui ouvrira le 1er juin. Au sud, la Meca (Maison de l’économie créative et de la culture) de la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.
Installée quai de Paludate, derrière la gare, elle sera prête en « septembre-octobre 2018 pour une ouverture au public en janvier 2019 » nous révèle Frédéric Vilcocq, conseiller culture et économie créative auprès du président de la région, et chef du projet MECA.
L’installation du chantier a commencé lundi, et la première pierre sera posée « dans la deuxième quinzaine de juin ou la première semaine de juillet, avec nous l’espérons la présence de la ministre de la Culture. » Soit un retard de… deux ans.
Risque d’inondations, réglementation sismique… Les raisons du retard
« La genèse du projet remonte à 2007, et nous aurions dû entrer dedans en 2016, admet Frédéric Vilcocq. Mais toute une série d’aléas est venue perturber le projet. Suite à la tempête Xynthia, il y a eu une modification des PPRI (Plan de prévention du risque inondation), imposant la non constructibilité sur une bande de cent mètres le long des côtes et des fleuves. Nous avons finalement obtenu un accord pour réduire cette bande à cinquante mètres, mais il fallait créer une pente de 50 cm. Sur un projet de 10.000 mètres carrés d’assise au sol, cela représentait quelques tonnes de béton supplémentaire… Et il a fallu rallonger les micropieux qui descendent à 31 mètres de profondeur. »
La réglementation sismique s’est ensuite invitée dans la partie. « L’architecte Bjarke Ingels (agence BIG) a choisi la solution de parois en bétons accrochées à la façade. Technique qu’il a déjà expérimentée ailleurs dans le monde, notamment au Japon. Mais les règles sismiques sont plus drastiques en France qu’au Japon, et nous avons lancé un dialogue compétitif auprès d’entreprises pour trouver celle qui présenterait une solution certaine d’être validée. » Ajoutez à cela quelques contraintes administratives, et voilà comment ce projet a pris 48 mois de retard.
« Mais le principal pour le président Alain Rousset était de tenir le budget, ce qui a été à peu près fait, puisque l’enveloppe globale est de 60 millions d’euros, contre 56 millions au départ. »
Une salle d’expositions de 1.120 m2 pour les œuvres du Frac
La MECA regroupera trois institutions culturelles de la région, le Frac (Fonds régional d’art contemporain), Ecla (Ecrit, Cinéma, Livre, Audiovisuel) et Oara (Office artistique de la région Aquitaine). Ce sera donc un bâtiment essentiellement destiné aux professionnels du monde de la culture. Mais une partie sera ouverte au public. Notamment une salle d’exposition de 1.120 mètres carrés pour admirer les œuvres du Frac. « Avec 1.200 œuvres, c’est une des plus deux belles collections de France, dont notamment un Jeff Koons estimé à 12 millions d’euros. » L’estimation totale de la collection se chiffre à 22 millions d’euros.
Au rez-de-chaussée, dans un hall d’accueil de 600 m2, sera installé un restaurant et un café, et une terrasse de 800 m2 sur le toit sera accessible au grand public. Elle aussi sera agrémentée d’oeuvres d’art. « On souhaitait que ce bâtiment donne à voir Bordeaux, une ville qui manque d’équipements de grande hauteur. » Arche désaxée, la Meca culmine à 37 mètres d’un côté, et 25 mètres de l’autre.
« On souhaite que le bâtiment devienne un lieu de vie pour les habitants »
A l’extérieur, elle sera entourée d’un système de double rampes de 175 mètres de longueur, l’une côté Bordeaux historique, l’autre côté Euratlantique, donnant sur la halle Debat Ponsan qui sera elle-même rénovée, et les anciens abattoirs. « C’est une transition entre l’ancien et le nouveau Bordeaux, et on souhaite que cela devienne un lieu de vie comme le miroir d’eau l’est devenu, que les gens s’approprient cet espace. »
Même les lieux réservés aux professionnels seront ponctuellement accessibles au grand public. Comme cette salle de projection de 88 places créée pour Ecla. « Elle servira aux documentaires, ou pour des avant-premières qui ne seraient pas forcément programmées dans les cinémas de la ville. » Les scolaires seront de leur côté accueillis toute l’année.
« Un bâtiment dans lequel tout le monde peut cohabiter »
L’Oara disposera, elle, d’une salle de spectacles de 380 m2 et 266 places, pouvant accueillir plusieurs disciplines (danse, cirque, théâtre…) Douze à quatorze spectacles pourraient être ouverts au public chaque année.
La Meca accueillera également une pépinière de jeunes créateurs, des espaces réservés aux studios de production qui viennent tourner dans la région, et une salle de 990 m2 pour la conservation des œuvres. « L’architecte a réussi le pari de concevoir un bâtiment dans lequel tout le monde peut cohabiter, sans se marcher dessus, avec certains accès réservés » souligne encore Frédéric Vilcocq.