ENVIRONNEMENTGolfe de Gascogne: Une mission pour quantifier les stocks de poissons

Golfe de Gascogne: Une mission pour quantifier les stocks de poissons

ENVIRONNEMENTL'Ifremer, en collaboration avec les pêcheurs, lance ce samedi sa mission Pelgas pour mesurer les ressources en poissons dans le golfe de Gascogne...
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

Une cinquantaine de personnes, dont 23 scientifiques, appareilleront ce samedi à bord de la Thalassa, le navire de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), à Brest. Pendant un mois, ils sillonneront les eaux françaises du golfe de Gascogne, de l’Espagne à la pointe bretonne.

Cette campagne annuelle, lancée en 2000, permet aux scientifiques d’évaluer le stock de poissons. Leurs recommandations servent ensuite à déterminer les quotas de pêche pour chaque espèce. « Nous mesurons essentiellement les stocks d’anchois et de sardines, dans un second temps les maquereaux et chinchard, et dans une moindre mesure les merlans bleus » explique Erwan Duhamel, biologiste et co-responsable de la mission Pelgas. Depuis 2008, celle-ci est appuyée par deux paires de bateaux de pêcheurs qui se relaient auprès des scientifiques.

Données acoustiques et captures d’espèces

Les sondeurs acoustiques du navire Thalassa permettent de détecter et quantifier les bancs de poissons. Les pêches complémentaires réalisées par les pêcheurs professionnels aident à identifier les différentes espèces présentes et traduire les échos acoustiques en tonnes de poissons. Les données acoustiques et les captures sont ensuite combinées afin de produire des indices d’abondance qui reflètent l’évolution des biomasses de chacune de ces espèces.

« Nous nous intéressons aux espèces, mais aussi à tout leur environnement, insiste Erwan Duhamel. Cela va de la mesure physique de l’eau aux pêches planctoniques en passant par l’analyse des prédateurs supérieurs comme les oiseaux. »

En 2005, le stock d’anchois s’était effondré

Le stock de sardines est « relativement stable aux alentours de 400.000 tonnes » depuis 2000, explique le scientifique. « Il y a donc une ressource durable, ce qui n’est pas le cas en Espagne et au Portugal. »

Du côté de l’anchois, « c’est extrêmement fluctuant. En 2005, le stock s’est effondré, non pas à cause de la surpêche, mais sans doute en raison d’une mortalité très importante des juvéniles. Or, l’anchois a une durée de vie très courte, et son stock repose sur l’arrivée des espèces de classe 1, c’est-à-dire les jeunes. Les ressources étaient tellement basses que l’on s’est demandé si le stock allait renaître de ses cendres. La pêche a été fermée pendant cinq ans et finalement, l’année dernière, on n’a jamais vu autant d’anchois… »

L’Ifremer a observé par ailleurs une « baisse régulière du chinchard depuis 2000, mais une tendance à la hausse depuis trois ans. La campagne de 2016 sera donc très intéressante pour cette espèce. » Les stocks de maquereaux sont, eux, « très variables », mais « c’est une espèce qui se déplace énormément. »

Cette campagne est cofinancée par l’Union Européenne, l’Ifremer et France Filière Pêche.