PATRIMOINELe phare de Cordouan prépare sa candidature Unesco

Estuaire de la Gironde: Le phare de Cordouan prépare sa candidature Unesco

PATRIMOINELe phare, illuminé pour la première fois en 1611, et qui rouvre ses portes au public ce samedi 9 avril, prépare depuis 2015 une candidature Unesco qui pourrait aboutir en 2019/ 2020...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Appelé par ses plus fervents admirateurs « le Versailles des mers » ou « le roi des phares », le phare de Cordouan, situé à égale distance des côtes Girondines et Charentaises, dans l’estuaire de la Gironde, aimerait recevoir l’onction Unesco. Pour que l’édifice, classé Monument Historique en 1862, retrouve toute sa superbe, une restauration a même été engagée en 2013 pour un montant total de 5,6 millions d’euros supporté par les collectivités (Etat, grande région, départements de la Gironde et de la Charente-Maritime).

Comment fonctionne la candidature Unesco ?

Dans un premier temps, il y a une sélection nationale opérée par le comité de validation des Biens français au patrimoine mondial. Lorsque le dossier est choisi, commence alors la candidature même auprès de l’Unesco. Des experts internationaux du conseil international des monuments et des sites et de l’union internationale pour la conservation de la nature se déplacent et instruisent le dossier.

Un pays ne peut proposer qu’un seul site à l’Unesco chaque année. Actuellement, on compte 1.031 biens classés dans le monde.

Où en est le phare ?

Le phare de Cordouan est inscrit depuis 2002 sur la liste indicative nationale des biens susceptibles d’être inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco. En 2015 la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) en lien avec les partenaires locaux a décidé de lancer officiellement la candidature Unesco. C’est le bureau d’études Grahal, qui a déjà rédigé les candidatures Unesco de la ville de Bordeaux et de la juridiction de Saint-Emilion qui est en charge du dossier depuis le mois de décembre. L’inscription serait envisagée au plus tôt à partir de 2019.

Quels sont les critères de l’inscription ?

Pour convaincre les experts, il faut démontrer la « valeur universelle du bien » qui justifie une inscription au patrimoine mondial. Le dossier met en avant des études comparatives avec d’autres phares du monde entier mais aussi d’autres monuments de valeur patrimoniale. Un comité scientifique a été mis en place pour élaborer la candidature, il réunit des historiens, des architectes, des géographes etc.

Un seul phare, celui de Corogne en Espagne, est classé pour le moment. « C’est forcément un atout mais il faut aussi voir que l’Unesco attend d’autres typologies. Au départ, en 1978 il y a eu beaucoup de bâtiments classés, puis des villes et maintenant ce qu’on appelle des paysages culturels », explique Mickaël Colin, directeur adjoint du Cabinet d’étude en ingénierie patrimoniale Grahal. Pour lui, le phare sera sans doute présenté à l’Unesco avec son plateau rocheux. « Ce serait très réducteur de considérer seulement sa dimension monumentale », souligne-t-il.

Enfin le dossier doit apporter des garanties « de conservation, de médiation et de développement local », complète Mickaël Colin. Le dossier doit être bouclé par le bureau d’étude fin 2017.

Qu’apporte le classement ?

L’inscription au Patrimoine mondial est avant tout « la reconnaissance d’une valeur » pour le site. S’il est difficile de mesurer l’augmentation de la fréquentation sur les sites classés, elle est estimée entre 20 et 30 %. Géré par le syndicat mixte pour le développement durable de l’estuaire de la Gironde (SMIDDEST), le phare accueille environ 20.000 visiteurs par an. Il est l’unique phare en mer encore en activité.