FOOTBALLGirondins: Ce que l’on retiendra du passage de Sagnol aux Girondins

Girondins: Ce que l’on retiendra du passage de Sagnol aux Girondins

FOOTBALLL’ancien défenseur de l’équipe de France ne laissera pas une trace très profonde en Gironde…
Marc Nouaux

Marc Nouaux

Un an et neuf mois. C’est le temps passé par Willy Sagnol à la tête des Girondins. Son bilan, 35 victoires, 28 nuls et 25 défaites en 88 matchs. En termes de performances, il a décroché une place européenne en terminant sixième (aidé par le triplé du PSG) et atteint une demi-finale de la Coupe de la Ligue. Pour le reste, ce sont des échecs précoces en coupes nationales, une élimination en phase de poule de la Ligue Europa et un championnat raté cette saison.

On l’a compris, le passage de l’ancien latéral droit des Bleus ne laissera pas une grande trace sportivement. On retiendra surtout que c’était un grand désordre. Tant au niveau du terrain avec 86 compositions d’équipe différentes en 88 matchs que dans les coulisses où il a obtenu l’arrivée d’un médecin, d’un préparateur physique tout en essayant de placer des proches à certains postes du club. On a d’ailleurs pu sentir un certain soulagement au sein du personnel administratif au lendemain de son éviction.

« Il aurait dû s’appuyer sur une ossature »

« Il y a eu un décalage entre sa formation et sa première expérience en sélection de jeunes et la vie d’entraîneur de club au quotidien, observe Philippe Fargeon, ancien attaquant du club. Il aurait dû s’appuyer sur une ossature mais finalement, il a remis en cause des titulaires qui avaient été bons le match d’avant. Ce qui m’a interpellé en tant qu’attaquant, c’est de voir un joueur marquer et se retrouver sur le banc ensuite. Je me souviens quand je marquais, j’avais deux bonheurs. Celui d’avoir rempli mon contrat et celui de savoir que je jouerai le prochain match. Avec lui, ce n’était pas le cas. »

Depuis quelques mois, la majorité des observateurs s’est montrée critique envers Sagnol après lui avoir laissé le temps de faire ses preuves. Bien loin du mois d’août 2014 radieux qu’il a vécu, où sa côte de popularité était au plus haut, le désormais ex-coach girondin n’a jamais retrouvé ce rayon de soleil et il a essayé d’obtenir des résultats dans l’adversité jusqu’à aujourd’hui, ne trouvant refuge au club qu’auprès de son staff technique. Médiatiquement, certains l’ont défendu, pointant du doigt l’appauvrissement de l’effectif girondin et la cascade de blessures.

Finalement, Sagnol laissera au Haillan l’image d’un homme qui n’aura pas su se remettre en question. Celle d’un entraîneur pas prêt à céder et qui aura eu le tort de vouloir très vite donner des leçons.

Pari perdant

« Il est parti avec une idée très simple qui était que tout le monde pouvait jouer, reconnaît Fargeon. Mais pour mettre ça en place, il faut une ossature bien précise. Tous les buts pris en début de matchs étaient la conséquence de ces nombreux changements de poste avec des joueurs qui n’avaient pas de repères collectifs. »

Lancer un jeune entraîneur est toujours un pari. Celui tenté en 2007 avec Laurent Blanc a été concluant puisque des belles pages de l’histoire du club ont été écrites. Celui tenté en 2014 avec Sagnol a été raté. Et s’il faut reconnaître que les contextes économiques et sportifs étaient complètement différents, l’ex joueur du Bayern laissera derrière lui un sentiment d’échec et d’incompréhension.