Poitou-Charentes: Alain Rousset dénonce la «dérive financière» de l'ancienne région de Royal
COLLECTIVITES•Le nouveau président de la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes a découvert des impayés de 132 millions d'euros...M.B. avec AFP
Alain Rousset, président PS de la région Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes dénonce la « dérive » financière de l'ancienne région Poitou-Charentes. Dans un entretien paru ce lundi dans les quotidiens Sud Ouest et La Nouvelle République du Centre-Ouest, il indique avoir pris des mesures immédiates, .
Le président sortant de l'ex-Région Aquitaine déclare avoir découvert dans les comptes de Poitou-Charentes, jusque-là également aux mains des socialistes, des impayés s'élevant à 132 millions d'euros, « 62 millions en investissement et 70 millions en fonctionnement. »
« Il y a un problème spécifique picto-charentais »
« Dès que j'ai été prévenu de cette situation, j'ai donné ordre aux services de la résoudre au plus vite. A l'heure où je vous parle, 46 millions d'euros ont déjà été payés », précise Alain Rousset, qui prévoit que la totalité des factures seront soldées « dans deux ou trois semaines », « sans poser le moindre souci de trésorie. »
Pour Alain Rousset, alors que la nouvelle grande région a aussi intégré le Limousin, il y a « un problème spécifique picto-charentais. » « C'est une région qui manifestait beaucoup de volontarisme et avait sans doute les yeux plus gros que le ventre par rapport aux capacités de financement », déclare-t-il évoquant « la multiplicité, sinon l'émiettement de toutes les actions qui ont été menées. »
Il demande que l'ancien président Jean-François Macaire «prenne ses responsabilités»
Selon le président de la grande région, l'ex-Poitou-Charentes souffre également d'« une faible capacité de désendettement ainsi que de 130 millions d'euros d'emprunts dit structurés, c'est-à-dire ces emprunts à taux faible, adossés à d'autres monnaies comme le franc suisse ou le yen et qui, selon la fluctuation de ces monnaies, peuvent exploser et devenir des emprunts toxiques. »
Alain Rousset indique avoir d'ores et déjà relevé de ses fonctions le directeur des finances de la collectivité. Quant à son ancien président, le socialiste Jean-François Macaire - qui avait succédé à Ségolène Royal en 2014 - nommé en janvier vice-président délégué aux finances de la grande Région, « c'est une situation évidemment gênante », souligne Alain Rousset. « Je pense qu'il est préoccupé, c'est le moins qu'on puisse dire. La question c'est de savoir s'il était totalement au courant », affirme Alain Rousset, ajoutant attendre que Jean-François Macaire, qui s'était présenté contre lui à la primaire socialiste avant les élections régionales, « prenne ses responsabilités. »
Olivier Chartier (Les Républicains) met en cause la gestion de Ségolène Royal
Alain Rousset s'est toutefois refusé à mettre en cause la présidence de l'actuelle ministre de l'Ecologie: « Ségolène Royal a cédé la présidence de la Région depuis un bon bout de temps et il n'y a chez moi aucune arrière-pensée politique. Je réagis là uniquement en gestionnaire de l'argent public », assure-t-il.
Le président de la nouvelle région annonce le lancement d'un audit global sur les trois anciennes régions pour « mettre en perspective l'harmonisation des politiques et remettre d'aplomb cette partie de la grande région. »
De son côté, le futur président de la commission des finances de la grande région, Olivier Chartier (Les Républicains), met en cause Ségolène Royal: « Tout ceci est le résultat de la gestion chaotique menée par Ségolène Royal, dit-il. Des investissements hasardeux faits loin des compétences de la Région et soi-disant placés sous le signe du volontarisme politique. »