Bordeaux: Une école provisoire installée dans un square des Bassins à flot, pour cause de terrain pollué
EDUCATION•Le terrain initial prévu pour accueillir un groupe scolaire, rue de la Faiencerie aux Bassins à flot, est pollué au radium. La mairie va donc installer pendant trois ans une école en construction modulaire sur un jardin public...Elsa Provenzano
Certains élèves du quartier des Bassins à flot vont faire leur rentrée 2016 dans une école modulaire. Cette construction provisoire va accueillir 6 classes rue Dupaty, en partie sur l’emprise actuelle du « Jardin de ta sœur », dans le quartier des Bassins à flot. La construction ne sera pas en dur et accueillera des enfants pendant 3 ans, le temps qu’un autre groupe scolaire soit construit rue Bourbon, pour une ouverture en 2019.
L’école devait être construite rue de la Faïencerie mais une pollution (infime, selon la mairie) au radium a été détectée sur le site au moment du terrassement, « alors que les études préalables n’avaient pas montré de pollution », précise Emmanuelle Cuny, adjointe au maire chargée de l’éducation. « La municipalité doit connaître en amont l’état sanitaire d’un terrain », s’insurge Philippe Dorthe, conseiller départemental socialiste. En tout cas la mairie abandonne définitivement l’idée de construire une école sur ce terrain, même après sa dépollution.
Aucun terrain de remplacement n’a été trouvé par la municipalité et c’est finalement sur une parcelle en friche de 950 m2 qui jouxte le jardin et sur 200 m2 du parc que vont être installées provisoirement les classes. « Il était hors de question de surcharger les écoles, c’est aussi mieux pour le quotidien des enseignants et des parents », estime Emmanuelle Cuny. « Mais n’y avait-il pas moyen de négocier un terrain définitif avec un promoteur au lieu d’installer des bungalows sur le seul jardin public du quartier ? » s’étrangle Philippe Dorthe.
« Ma fille rentre à l’école au mois de septembre et je ne sais pas encore où elle va aller : dans ce groupe scolaire modulaire ou à l’école Joséphine. Mais si elle va dans cette école provisoire, cela va être long puisqu’elle y restera toute sa Maternelle », estime Solène Corrand, une riveraine installée dans le quartier depuis 2010.
« Je vais souvent dans ce parc avec mes enfants »
Elle s’inquiète des problèmes de circulation aux abords de ces deux écoles, qui vont se retrouver face à face et elle regrette que le parc soit amputé. « Il est à 100 mètres de chez moi et j’y vais souvent avec mes enfants », explique-t-elle. Elle fustige un manque de concertation et d’anticipation de la part de la municipalité sur ce projet.
Une réunion d’information est prévue pour les riverains le 10 mars. Des parents d’élèves du quartier ont déjà lancé une pétition contre ce projet d’une école provisoire sur le parc. Le problème de fond, selon le conseiller départemental Philippe Dorthe, tient au choix d’une urbanisation par un programme d’aménagement d’ensemble (PAE), par lequel la puissance publique laisse la main aux promoteurs immobiliers, avec pour seules limites le plan local d’urbanisme (PLU).