Gironde: «Les motards ne doivent pas se sentir plus légitimes» en raison de l'expérimentation de l'inter-files
SECURITE•La Gironde fait partie des quatre départements test pour encadrer la circulation des motards entre les files des voitures...Mickaël Bosredon
La Gironde fait partie depuis le 1er février des quatre départements désignés par le ministère de l’Intérieur pour tester de manière officielle la remontée interfiles des deux roues motorisés. Une pratique déjà largement répandue chez les motards depuis des années, mais qui va faire l’objet d’une analyse dans le cadre de cette expérimentation. Le « Monsieur Moto » de la préfecture de la Gironde, Alain Rambaud, revient pour 20Minutes sur ce test grandeur nature.
Sur quelles zones cette expérimentation a-t-elle lieu ?
Le texte précise qu’il s’agit des deux fois deux voies avec séparation par un terre-plein central, et sur des zones où la vitesse autorisée est comprise entre 70 et 130 km/h. En Gironde, cela concerne donc la rocade, la RN89 et une partie de la route d’Arcachon.
Toute la rocade sera-t-elle concernée ?
Oui, hormis les zones de travaux. En cas de neige ou de verglas la pratique sera évidemment interdite.
Il faudra aussi que la circulation soit suffisamment dense ?
Précisément, la remontée entre les files ne pourra pas se faire à une vitesse excédant 50 km/h. Au-delà, je confirme que c’est extrêmement dangereux. Je rappelle qu’à ce jour, bien qu’elle soit pratiquée, la remontée interfiles est interdite par le Code de la Route, et peut tomber sous le coup de plusieurs infractions, comme la vitesse excessive au regard des circonstances, le changement de voie sans avertissement préalable, le dépassement par la droite…
Puisque la pratique est déjà répandue chez les motards, à quoi va servir cette expérimentation ?
Cela va nous permettre d’examiner comment cela se passe sur les portions concernées, et de tenir des statistiques, car pour l’instant nous en avons relativement peu. L’expérimentation est prévue pour quatre ans, renouvelable une année avant une éventuelle généralisation à tous les départements. Dans un premier temps l’idée n’est pas de légitimer cette pratique, mais d’établir des règles. Et si l’on constate une augmentation de l’accidentologie, le test s’arrêtera net. Les motards ne doivent pas se sentir plus légitimes en raison de cette mesure. Au contraire, ils ont une espèce d’épée de Damoclès au-dessus de la tête…