VIDEO. Gironde: Les propriétaires de l'immeuble Le Signal à Soulac-sur-Mer devant la cour d'appel
ENVIRONNEMENT•Expulsés de cet immeuble situé en bord de falaise duneuse à Soulac-sur-Mer, les propriétaires réclament une indemnisation de la part des collectivités et de l'Etat...Mickaël Bosredon
Ils réclament une transaction « honnête ». Les 75 copropriétaires de l’immeuble Le Signal, à Soulac-sur-Mer (Gironde), devenu célèbre depuis l’expropriation de ses occupants, espèrent que la cour administrative d’appel de Bordeaux entendra leur cri de détresse. Ce mardi 12 janvier, elle doit examiner le dossier qui traîne depuis maintenant deux ans.
Depuis la décision du tribunal administratif, le 25 septembre 2014, de rejeter les demandes des copropriétaires, à savoir la protection de l’immeuble par la commune, la communauté de communes et l’Etat, les travaux de réensablage de la dune ont été arrêtés. Les 75 copropriétaires d’appartements avaient décidé de faire appel de la décision du tribunal.
Une proposition d’indemnisation à hauteur de 20.000 euros par appartement
L’immeuble avait fait l’objet par la suite d’un arrêté d’interdiction d’occupation. Les propriétaires espéraient donc un dédommagement via le fonds Barnier, ou fonds de prévention des risques naturels majeurs, qui est alimenté par une contribution prélevée sur les contrats d’assurance. Mais l’État a refusé cette disposition aux victimes de l’érosion dunaire. « Le principal problème, c’est que nos élus ne se battent pas pour nous », déplore Jean-José Guichet, président des copropriétaires.
La dernière proposition qui leur a été faite, en décembre 2014, portait sur la prise en charge de la démolition, par la communauté de communes et la ville de Soulac, de la destruction de l’immeuble, pour un coût d’1,5 million d’euros, somme abondée d’1,5 million d’euros par l’Etat, pour le dédommagement des propriétaires. « Cela fait 20.000 euros par appartement, alors que le bâtiment a été estimé par les domaines à 10 millions d’euros » souligne Jean-José Guichet.
Grève de la faim et saccage des appartements
Cinq propriétaires avaient entamé une grève de la faim en mars 2015. « Ce sont des appartements qui valaient jusqu’à 170.000 euros avant les tempêtes et on nous en donne seulement 20.000 euros. C’est énorme, il faut se mettre à notre place. Si on fait une grève de la faim c’est pour aboutir à quelque chose », indiquait en mars 2015 Martine, 62 ans, propriétaire d’un appartement.
Déserté, l’immeuble a été la proie de vandales qui ont volé et cassé tout ce qui se trouvait à l’intérieur. « L’édifice en revanche reste solide, assure Jean-José Guichet, aucune fissure n’a été constatée. Plutôt que de se précipiter à nous chasser il y a deux ans, il aurait mieux valu prendre le temps de la réflexion et trouver une solution honorable. »
L’immeuble Le Signal à Soulac-sur-Mer (Gironde) a été victime de pilleurs - M.Bosredon/20Minutes
Evoquant une situation « dramatique », le président des copropriétaires espère donc de la part de la cour administrative d’appel une proposition « décente. » « Cela m’étonnerait qu’on nous propose une indemnisation à 100 % de la valeur de l’immeuble, pense Jean-José Guichet, mais entre 10 millions d’euros et 1,5 million d’euros il y a un juste milieu à trouver. »