JUSTICEInsolite: Bordeaux-Paris avec une brouette pour dénoncer les dysfonctionnements de la justice

Insolite: Bordeaux-Paris avec une brouette pour dénoncer les dysfonctionnements de la justice

JUSTICELe Libournais, qui se dit lui-même victime de dysfonctionnements judiciaires, effectue ce trajet pour la cinquième fois...
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

Jean-Louis Guimberteau, un retraité d'EDF domicilié près de Libourne en Gironde, a repris lundi sa brouette pour effectuer une cinquième fois sa «route de la souffrance judiciaire» de Bordeaux à Paris, afin de dénoncer les dysfonctionnements de la justice dont il estime être l'une des victimes.

Jusqu'au 16 février, sur un parcours de 800 kilomètres en 32 étapes dont la liste figure sur son site internet (lodd.fr), cet enfant de parents divorcés entend une nouvelle fois dénoncer «les droits bafoués des enfants du divorce» en s'arrêtant devant les tribunaux des villes traversées.

La propriété viticole de son père ne lui est pas revenue

Jean-Louis Guimberteau se considère lui-même comme une «victime du divorce», alors que les biens de son père, notamment une propriété viticole en Gironde, sont désormais la propriété de la fille de la dernière compagne de son père, enfant avec laquelle il n'a pas officiellement de lien familial.

Selon lui, «à chaque divorce ce sont les enfants qui trinquent», victimes «d'aliénation mentale» de la part du parent qui obtient la garde, ou qui se retrouvent comme lui «dépouillés au moment de l'héritage.»

Il soutient «tous ceux qui sont victimes de la justice»

Soutenu par l'Association nationale des victimes des erreurs et dysfonctionnements judiciaires (ANVEDJ) et depuis cette année les Coordinations nationales des entreprises à taille humaine (CNETH), Jean-Louis Guimberteau, qui assure que c'est son «honneur» qui le «fait marcher», entend également soutenir «tous ceux qui sont victimes de la justice.»

Il a ainsi évoqué Jacqueline Sauvage, condamnée début décembre en appel à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent. «Ses trois filles sont punies deux fois car elles ont été violées et leur mère est en prison», a-t-il dit, affirmant que «l'on ne doit pas punir les enfants pour les gestes des parents.»

Dans sa brouette, il a confectionné un coeur avec du plâtre qui repose sur des charbons; «des décisions judiciaires qui sont autant de boulets pour les citoyens.»