Les mosquées de Bordeaux et de Cenon font de la résistance. Au lendemain des attentats à Paris, le 13 novembre, le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait appelé à un week-end portes ouvertes dans les mosquées, ce samedi et dimanche. Les imams Tareq Oubrou (Bordeaux) et Mahmoud Doua (Cenon) ont refusé de relayer cet appel qu'ils jugent démagogique, comme le rapporte Sud Ouest.

« L’ouverture des mosquées, on la fait toute l’année »

L'imam de Cenon estime que « l’ouverture des mosquées, on la fait toute l’année » expliquant notamment que des rencontres sont organisées, chaque mois, avec des collèges et lycées. « Nous avons accueilli 1.200 élèves l’an dernier. Pour nous, l’ouverture est quelque chose d’évident, pas quelque chose que l’on décide après des attentats, dans un climat de peur », affirme Mahmoud Doua.

« Avec Kenza tout le temps on va a la mosquée de Cenon alors qu’on en a 2 a coter de chez nous — FamassGirl (@HessGirl33) 26 Mai 2015 »

Cette prise de position rejoint les réserves émises en décembre par son confrère de Bordeaux, Tareq Oubrou. L’imam est connu pour son indépendance vis-à-vis du CFCM. Dans une interview à Paris Match, il avait critiqué l’autorité religieuse qui avait rédigé un prêche post-attentats à lire dans toutes les mosquées de France. « Je ne suis pas de ceux qui attendent une circulaire pour exprimer la position de l’islam contre le meurtre d’innocents par des criminels qui sèment la terreur », avait-il déclaré, estimant que le CFCM n’est pas en phase avec la laïcité française.

Commémorer « l’esprit du 11 janvier »

Pour le président du CFCM, Anouar Kbibech, cette ouverture des mosquées était un message pour commémorer « l’esprit du 11 janvier », quand des dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées, en janvier 2015, après les attentats de Charlie Hebdo et de l’hyper Cacher.