M.B. avec AFP
Après deux jours de garde à vue, une femme de 47 ans a été mise en examen pour assassinat et tentative d'assassinat, plus de 15 jours après un incendie volontaire à Nieul-sur-Mer (Charente-Maritime), près de La Rochelle, dans lequel son frère avait trouvé la mort, a indiqué le parquet. La suspecte avait elle-même été blessée dans l'incendie, ainsi que sa fillette de deux ans et demi et sa mère septuagénaire, qui avaient été gravement intoxiquées dans ce qu'elle a présenté comme un suicide collectif.
La mère de famille a été placée sous mandat de dépôt à l'issue de sa mise en examen mercredi, mais demeure en hospitalisation sous contrainte en hôpital psychiatrique.
Incendie dont l'origine reste indéterminée
L'incendie s'était déclenché le 22 novembre au matin dans une maison de Nieul-sur-Mer (Charente-Maritime), dans la périphérie nord de La Rochelle. Alertés par la présence de fumée, les pompiers avaient découvert quatre personnes intoxiquées dans la maison.
Un homme de 49 ans avait été trouvé mort à l'étage, « seule zone partiellement dégradée par un début d'incendie, dont l'origine reste indéterminée et qui n'a pu se propager par manque d'aération », a précisé le parquet. Les trois autres victimes avaient été hospitalisées: la soeur de l'homme, âgée de 47 ans et qui louait la maison, sa fille, ainsi que sa mère qui vivait avec eux.
La suspecte affirmait que «toute la famille souhaitait en finir»
La suspecte a déclaré en garde à vue que « l'ensemble de la famille souhaitait en finir avec la vie. Les analyses toxicologiques ont révélé, chez les rescapées, une absorption de calmants et d'antidouleurs en concentration importante », a indiqué Christelle Bellet, substitut du procureur de La Rochelle.
La grand-mère avait aussi été entendue en garde à vue, mais son état s'avérant incompatible avec une audition, elle se trouve également en hôpital psychiatrique.
Le frère décédé était un ancien policier qui avait travaillé sur l'affaire Estelle Mouzin
Le frère décédé, Marc Silva, serait un ancien policier de l'Office central de répression du banditisme (OCRB). Selon le journal Le Parisien à l'époque, il avait fait en 2003 l'objet d'une fiche de recherche de Direction centrale de la police judiciaire, après avoir disparu avec son arme de service, selon le quotidien.
Le policier, finalement retrouvé, avait enquêté sur la disparition en Seine-et-Marne de la petite Estelle Mouzin et aurait été psychologiquement marqué par l'affaire.