AMÉNAGEMENTBordeaux-Lac: Un projet urbain envisagé dans un secteur de zones humides

Bordeaux-Lac: Un projet urbain envisagé dans un secteur de zones humides

AMÉNAGEMENTLes élus écologistes de Bordeaux sont opposés à l'opération qui détruirait un espace protégé...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Entre le lac de Bordeaux et le nouveau stade Matmut, la Métropole et la ville pensent à développer un projet urbain sur 280.000 m2 comprenant environ 1.200 logements, de l’activité, des commerces et des équipements, d’ici 2030. Actuellement on y trouve beaucoup d’activités et peu de logements mais les élus de la majorité estiment qu’il y a un potentiel, puisque le secteur est bien desservi par le tramway.

Il y a environ un an, une étude spécifique sur ce secteur dit de la Jallère a été lancée en prévision du déménagement de la Caisse d’Epargne dans le périmètre Euratlantique et de l’extension de l’assureur Gan. L’étude a été réalisée par le cabinet de l’architecte Nicolas Michelin et propose des maisons sur pilotis, « des corridors verts » et « des îlots en forme de clairières », précise Elisabeth Touton, adjointe au maire en charge de l’urbanisme.

Les zones humides utiles dans la lutte contre les inondations

Le hic, c’est que le secteur abrite des zones humides, qui jouent un rôle précieux notamment dans la lutte contre les inondations. Plus de 9 hectares seraient mis en péril avec cette opération. « Les zones humides ont pour fonction l’absorption d’eau en cas d’inondations et ce n’est plus possible quand c’est bétonné ! Elles jouent aussi un rôle de soutien aux cours d’eau. Et c’est également une zone de biodiversité, abritant oiseaux, petite faune et espèces végétales », s’indigne Delphine Jamet, conseillère municipale EELV.

Des études environnementales préalables au projet

Début 2016, des études environnementales vont être lancées pour environ un an. Elles devront permettre de mieux connaître les zones humides du secteur, les passages hydrauliques, la faune et la flore. « On saura si on peut construire sur cette zone ou pas, si on peut compenser ou pas ces zones humides. Elles peuvent varier, se déplacer un peu. Et notre souci c’est bien sûr de préserver leur capacité d’absorption », assure Elizabeth Touton.

Les élus de la métropole et de la ville ont voté un sursis à statuer « pour se donner le temps de la réflexion et ne pas forcément suivre le plan local d’urbanisme (PLU) », explique l’adjointe au maire. « Le plan de prévention du risque inondation (annexé au PLU) dit que c’est inconstructible ! », souligne Delphine Jamet, estimant que les élus de la majorité cherchent à contourner le PLU.

« On le sait Bordeaux va avoir bientôt les pieds dans l’eau, alors qu’est-ce qu’on fait de ces zones humides ? » lance la conseillère EELV, suggérant qu’on pourrait agrandir le parc floral, dans une ville jugée très minérale.