Mines graves, joues mouillées, ils étaient environ un millier à se presser, ce mardi, pour l’hommage républicain aux 43 victimes de l’accident qui a eu lieu vendredi sur la commune de Puisseguin. Le président de la République François Hollande a prononcé un discours face à la foule au premier rang de laquelle se trouvaient les familles des personnes disparues, assurant que l’enquête ferait toute la lumière sur les circonstances de la collision entre un camion et un bus.

« Une partie de notre mémoire collective est partie »

« Je suis là pour soutenir mes voisins. L’un deux a perdu trois sœurs dans l’accident. On tremble parce qu’on connaît les victimes, il se passe beaucoup de choses… », lâche Sylvie, 52 ans, de Saint-Denis-de-Pile. Massée sous la grande tente installée pour l’occasion, la foule a attendu silencieusement le début de la cérémonie républicaine.

Elle a commencé par une minute de silence puis les maires des communes touchées par le drame ont pris la parole. « Beaucoup ont vécu la dureté de l’après-guerre et la plupart travaillait dans le secteur agricole. C’est une partie de notre mémoire collective qui est partie », a expliqué Patricia Raichini, maire de Petit-Palais-et-Cornemps.

« Un vide immense »

« Dans notre commune de 1.000 habitants il y a 5 morts à déplorer. Nous avons trois maisons fermées, un chien sans maître, un âne orphelin. Il faudra du temps pour admettre qu’on ne va plus les croiser au repas de chasse ou à la kermesse de l’école », a continué David Redon, maire de Porcheres. « Nous allons ressentir un vide immense », a ajouté Mireille Conte-Jaubert, maire de Saint-Médard de Guizières, qui a perdu 4 de ses administrés.

A la sortie de la cérémonie, peu d’habitants ont le cœur à parler. Pétris de tristesse, ils se dispersent par petits groupes. « C’était une cérémonie digne. On a perdu 8 personnes à Lussac, tout le monde est anéanti », commente sobrement l’un des participants.