Accident de Puisseguin: 5.000 personnes rassemblées en hommage aux victimes
EVENEMENT•Une procession s'est déroulée à Petit Palais ce matin et une marche avec les communes alentour est prévue à 15 h...E.P. avec AFP
L’heure est à l’émotion et au recueillement à Petit Palais, la commune la plus touchée par l’accident de la route qui a coûté la vie à au moins 43 personnes vendredi. On dénombre huit rescapés dont deux dans un état grave après la collision entre un camion et un bus à Puisseguin, près de Saint-Emilion. Les habitants, proches ou voisins sont venus de toutes les communes alentour, certains avec leur cor de chasse, d’autres avec quelques fleurs. Tous sont venus exprimer leur « peine immense » après le drame.
Environ 350 personnes se sont retrouvées au centre du village viticole, dans la matinée, devant la petite église romane pour la cérémonie organisée à l’initiative des clubs de chasseurs locaux, auxquels appartenaient de nombreuses victimes, pour la plupart des personnes âgées. Ils étaient plus de 1.500 à venir rendre hommage aux victimes pendant la journée de dimanche.
A 11 h, un groupe de chasseurs s’est rassemblé devant l’église autour d’un petit autel improvisé couvert d’un linge blanc et de 43 bougies. Autour d’eux, des centaines de personnes. Une minute de silence inaugure la cérémonie. Les visages sont graves, les larmes montent aux yeux.
L’édifice trop petit pour accueillir la foule
« Nous avons décidé de suspendre la chasse pendant une semaine afin de rester auprès de nos familles, ce sont nos anciens qui nous ont transmis ces valeurs et cette passion », a déclaré, très ému, Jérémie Bessard, conseiller municipal et chasseur lui-même. « Votre départ marque le début d’une nouvelle vie pour notre village qui va être extrêmement difficile à reconstruire, notre peine est immense », a-t-il ajouté.
En retrait, sous un arbre, un chasseur entonne un air avec son cor. Les participants s’ébranlent ensuite en cortège, derrière « l’autel », pour une « marche du deuil » autour de l’église, avant de pénétrer dans l’édifice, trop petit pour accueillir tout le monde.
« Nous sommes tous des amis »
S’ensuit un long moment de recueillement dans le silence. Parmi la foule, émerge le visage, encore bandé, de Jean-Claude Leonardet, charpentier de 73 ans, un des huit rescapés de la catastrophe.
« C’est un grand désespoir. On est profondément touchés, car ce sont tous des amis. Dans de petits villages comme les nôtres, nous sommes tous des amis », confie avec émotion, Georgette, habitante de Petit-Palais-et-Cornemps et membre du club du troisième âge qui a organisé l’excursion qui a fini en drame.
« C’est un siècle qui est parti de chez nous », témoigne, la gorge nouée, Georges Puyastier, venu du village voisin de Gours et également chasseur. « Ça nous fait de la peine. C’est une drôle d’émotion qu’on a ». Alors que les proches s’étreignent, les cloches sonnent en hommage aux victimes.
A 15 h, Petit-Palais-et-Cornemps et les communes alentour rendront un nouvel hommage à leurs morts avec une marche dans le centre du village.