Bordelais: Des vendanges réjouissantes et un beau millésime 2015 annoncé
VIN•Au lendemain de la récolte, les professionnels du vin ont le sourire...Elsa Provenzano
«Ce sont de très très belles vendanges » se félicite Bernard Farges, président du comité interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), soulignant les bonnes conditions météorologiques de 2015. Tous les vignobles en blanc et rouge ont fini leurs récoltes et les vendanges se poursuivent seulement pour une partie des liquoreux.
Une grande année pour les vins de Bordeaux
« Le début d’année a été formidable. On a ensuite craint un été très chaud mais il y a eu un peu de pluie en août et un bel automne. On signerait bien pour que ce soit chaque année comme ça ! », s’enthousiasme-t-il. Pour lui, 2015 devrait être une grande année pour les vins de Bordeaux, dans la lignée des 2000, 2005, 2009 et 2010.
Si en 2013, les volumes récoltés avaient été très faibles, en 2015 ils devraient être semblables voire supérieurs à 2014, soit compris entre 5,3 et 5,5 millions d’hectolitres. Seuls les blancs font une petite récolte. « Le cépage sauvignon est peu généreux cette année, c’est une tendance globale partout en France », précise Bernard Farges.
Pour les liquoreux aussi, c’est une bonne année qui se profile. Au 12 octobre, les trois quarts de la récolte des appellations Sauternes et Barsac ont été ramassés et le millésime s’annonce « d’une grande richesse aromatique », selon ces appellations. Il se rapprocherait des années 2009, 2010 et 2011 « avec beaucoup de similitudes avec 2011 », précisent-elles.
« Des tanins souples »
Nicolas Carreau travaille 80 hectares de vignes à Cars dans l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux et confirme qu’il s’attend à un très beau millésime. « Il sera clairement dans le haut du panier, se réjouit-il. On a frôlé le parfait. Jusqu’à mi-septembre, c’était fabuleux mais les pluies de septembre ont abîmé certaines parcelles. Le reste a bien résisté. »
Ce vigneron a commencé à vendanger le 28 septembre. Il s’est arrêté quelques jours en voyant le beau temps, pour que ses raisins gagnent en maturité. « Ce qui est très bien car certains avaient encore la peau un peu épaisse. cela va nous permettre d’avoir des tanins plus souples, plus avenants. Et c’est ce qu’attendent les clients », précise-t-il.
D’ici Noël, le vigneron aura toutes les informations pour juger la qualité de son millésime. Après les vendanges, les raisins sont stockés avec la peau et les pépins, qui vont amener les tanins. « La qualité des tanins est très importante car ce sont eux qui font l’ossature, la structure du vin et qui définissent la première impression en bouche », souligne-t-il. Viendra ensuite l’écoulage, qui consiste à séparer le « jus » des matières solides (pépins et peau) avant d’élever le vin, en cuve ou en barriques.