Bordeaux: Bus ou voiture autonome, vélo à hydrogène... A la découverte des transports de demain
MOBILITE•Voitures ou minibus autonomes, vélo à hydrogène… Le congrès des transports intelligents expose toutes les innovations qui vont apparaître ces prochaines années…Mickaël Bosredon
Imaginez un futur dans lequel tout ce que vous aurez à faire dans votre voiture, c’est surfer sur Internet, car elle se pilotera toute seule. Où les bus urbains seront automatisés aussi. Où vous pourrez recharger votre vélo électrique en trente secondes, et plus en 3 heures, grâce à une pile à combustible alimentée en hydrogène.
Ce futur, c’est à Bordeaux que l’on peut le toucher du doigt, au congrès des transports intelligents (ITS), organisé au Parc des expositions jusqu’à vendredi. Les prototypes qui y sont exposés, et qui vont même rouler dans le trafic urbain autour de Bordeaux Lac pour certains, ne sont pas des ovnis, mais sont prêts à être commercialisés pour 2020. Voire maintenant.
Une navette autonome autorisée à circuler dans le salon
Ainsi, la navette électrique automatique Arma de la société lyonnaise Navya a déjà été vendue à dix exemplaires, dont huit en France, pour un groupe industriel qui la fera circuler dans son enceinte.
« Les véhicules autonomes ne sont pas encore autorisés à rouler en milieu ouvert, sauf pour des expérimentations, mais la législation va rapidement progresser, et plusieurs villes sont volontaires pour s’équiper d’engins comme le nôtre » explique Christophe Sapet, PDG de Navya. Il espère une autorisation de circulation sur route d’ici à 2018-2019.
Equipée de trois Lidar (des lasers qui scannent l’environnement du véhicule) et de huit caméras, la navette peut transporter quinze personnes, dont 11 assises, et roule à 25 km/h. Durant le salon, elle transportera les congressistes entre le parc des expos et le palais des congrès.
Une C4 Picasso a fait le trajet Paris-Bordeaux sans intervention humaine
Pour la voiture autonome, les premières autorisations de mise en circulation sont attendues « pour 2020 » estime Thierry Le Hay, responsable de l’innovation chez PSA Peugeot Citroën. Pour le salon, le constructeur a été autorisé à faire rouler une C4 Picasso autonome de Paris à Bordeaux, vendredi dernier.
La conceptrice du véhicule, Audrey Rizzo, a fait le voyage, et assure que « tout s’est bien passé. La voiture a bien géré les dépassements et a réalisé le trajet en 7h30 avec quatre pauses. » Ce type de véhicule devrait être dans un premier temps autorisé à rouler uniquement lorsque la circulation sera congestionnée, et d’ici à 2022-2023 sur voie rapide. « Viendra ensuite la circulation en milieu urbain, mais là nous n’avons pas encore de date » explique Thierry Le Hay.
100 km d’autonomie pour le vélo à hydrogène
Pas de problème d’autorisation pour le vélo électrique. Mais Rémi Succoja de la société Pragma Industries basée à Biarritz, attend de son côté une volonté des pouvoirs publics d’installer des bornes à hydrogène en ville, pour commercialiser son vélo qui fonctionne grâce à une pile à combustible. Un réservoir à hydrogène sous pression est placé au centre du vélo pour alimenter la pile.
« Résultat : l’autonomie est plus grande qu’un vélo électrique classique, environ 100 km, et surtout il se recharge en trente secondes ! » Une borne a été installée face au Palais des Congrès pour tester le vélo, qui serait vendu aux alentours des 4.000 euros.
Le salon sera ouvert au public jeudi 8 octobre à partir de midi. Il est conseillé de s’inscrire sur le site d’ITS.