Hasard du calendrier, les Girondins devaient s’exprimer devant la presse ce jeudi matin, pour la traditionnelle conférence de presse d’avant match (ils reçoivent Lyon, samedi à 20 h). A peine quelques heures après leur terrible déconvenue à Nice (1-6), l’humeur ne se voulait pas vraiment joyeuse. On pouvait plutôt percevoir un mélange d’abattement, d’incompréhension, de honte et un brin d’ironie. Une bonne gueule de bois, en somme.

A peine assis derrière son pupitre, Willy Sagnol, l’entraîneur bordelais, a voulu prendre les devants en lançant, avec un petit sourire, « Lyon! », afin que les journalistes ne lui parlent pas de ce qu’il s’était passé la veille. Peine perdue, l’objet principal de la conférence de presse était bel et bien la déroute niçoise. Et le coach girondin ne semblait pas trop en colère après ses joueurs.

« Chacun a voulu faire son petit numéro »

« Quand vous ne dormez pas, vous savez qu’éventuellement vous pouvez dire des conneries, donc vous évitez ça et puis surtout c’est aussi mon rôle de dire à mes joueurs que c’est un accident et que l’on sait pourquoi c’est arrivé. On a tous les éléments en main pour repartir de l’avant et c’est une équipe qui a montré par le passé qu’après une bonne claque il pouvait y avoir des bonnes choses dans les semaines qui suivaient [en référence au 0-5 contre Lyon en décembre dernier] donc j’attends la même réaction. »

« Le seul discours à avoir après un tel revers, c’est qu’il faut repartir de l’avant, insiste le milieu de terrain, Clément Chantôme. Il faut retrouver notre état d’esprit que l’on avait sur les derniers matchs avant celui-ci. Hier chacun a voulu faire son petit numéro. »

« Pas envie de tout jeter »

Cette volonté de vite passer à autre chose est également motivée par un sentiment d’incrédulité. Personne n’a réellement compris ce qu’il s’était passé à Nice et joueurs comme staff veulent plutôt s’appuyer sur la thèse de l’accident. « La plupart des personnes qui ont vu le match, au bout de 30 minutes, elles se disent que c’est impossible que l’on perde 6-1 », s’interroge encore le milieu de terrain, Nicolas Maurice-Belay.

Et pour ne pas tomber dans la sinistrose, Sagnol préfère parler de « grosse sirène d’alarme » sans pour autant tout renier, malgré une seule victoire en sept matchs de Ligue 1. « Là, je n’ai pas envie de tout jeter. Depuis le début de la saison, on produit beaucoup de jeu mais le foot ce n’est pas que ça. On peut continuer à le faire tant que l’état d’esprit est bon parce que les efforts défensifs seront faits. » Et Chantôme de conclure. « On s’est vu trop beau sans doute et au final on s’est vite fait rattraper. Si on se relâche, on voit que l’on est une équipe qui est très vite en difficulté. »