Pyrénées: Un Gypaète barbu, un vautour très rare, sera relâché mardi dans la vallée d'Aspe
ENVIRONNEMENT•L'oiseau a été soigné pendant 5 mois au sein du centre de soins de la faune sauvage Hegalaldia...Elsa Provenzano
Le lâcher d’un Gypaete barbu est un grand moment pour l’association Hegalaldia, qui a soigné le vautour pendant 5 mois dans son centre, et elle invite le grand public à le partager avec elle, ce mardi, sur la commune de Borce. Le rendez-vous est fixé à 12 h sur le parking Espelunguère. Une marche de 30 minutes sera ensuite nécessaire pour relâcher le bel oiseau dans le secteur de la vallée d’Aspe où il a été retrouvé blessé.
Lorsqu’une promeneuse alerte en avril dernier le centre de soins de la faune sauvage géré par l’association Hegalaldia, basée à Ustaritz, l’oiseau est en piteux état, il a une patte blessée par des fils électriques et deux plombs dans l’aile et la patte. Le centre lui a prodigué de nombreux soins et il a fallu opérer l’animal à deux reprises pour lui retirer les plombs, afin qu’il échappe à une intoxication liée à ce métal. « Il y a un investissement humain et financier très important », souligne Céline Maury, la directrice du centre de soins, qui prend en charge plus d’un millier d’animaux sauvages par an.
Une des espèces les plus protégées d’Europe
Il ne reste que 18 oiseaux de cette espèce très rare dans les Pyrénées français. « Il appartient à la famille des vautours qui n’ont pas une bonne réputation, il a donc été beaucoup chassé. Il a aussi perdu des sites de nidification », explique Céline Maury.
Cette année la structure, qui surveille de près cette population, assure qu’aucun petit n’a pris son envol, parce que les adultes ont été dérangés par l’homme. Les lignes à haute tension et les remontées mécaniques présentes dans la montagne sont aussi des dangers pour ces oiseaux fragiles.
Autre difficulté, le gypaete barbu ne mange que des os et il lui faut parcourir beaucoup de kilomètres pour dénicher sa pitance et la briser ensuite sur des rochers en la laissant tomber. En âge de se reproduire à sept ans, il met trois ans à former un couple et encore trois ans pour avoir un petit. Et si son espérance de vie est de 25 à 30 ans, il atteint rarement cet âge-là.
Une balise sur le vautour
L’oiseau qui va être relâché sera équipé d’une balise satellite pour permettre de mieux comprendre ses stratégies de déplacements, en particulier quand il part se nourrir. C’est un mâle adulte reproducteur et il devrait retrouver sa femelle. Seule inquiétude pour l’association, il a l’habitude de se colorer une partie du plumage en roux en se trempant dans de l’eau ferrugineuse. « C’est un élément de parade », pointe Céline Maury. Or, en cinq mois il s’est un peu décoloré, ce qui pourrait ne pas être du goût de la femelle…