JUSTICEAffaire du bébé dans le coffre: La petite Serena souffre de «troubles autistiques»

Affaire du bébé dans le coffre: La petite Serena souffre de «troubles autistiques»

JUSTICEPlus d'un an après la révélation de cette sordide histoire, l'avocate de l'association Innocence en danger demande que les parents soient jugés devant une cour d'assises...
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

«Je ne m’attendais pas à des séquelles aussi graves. » Contactée ce mardi par 20 Minutes, Marie Grimaud, avocate de l’association Innocence en danger, a confirmé une information révélée par RTL et relayée par Sud-Ouest concernant les suites de l’affaire dite du « bébé dans le coffre. »

La petite Serena, alors âgée d’à peine deux ans, avait été découverte dans le coffre de la voiture de sa mère par des garagistes de Terrasson-Lavilledieu (Dordogne), en octobre 2013. Elle était nue, déshydratée, sale et en carence de soins.

« Niveau langagé d’un enfant de cinq-six mois »

« J’avais demandé une expertise médicale auprès du juge d’instruction pour voir, plus d’un an après l’affaire, où en était cette petite fille aujourd’hui âgée de trois ans et demi, explique à 20 Minutes Me Grimaud. Le rapport de l’expert est clair : elle présente des troubles autistiques, un développement psychomoteur d’un enfant de 12-13 mois et un niveau langagé d’un enfant de cinq-six mois. »

Au regard de cette expertise, l’avocate de l’association, partie civile dans cette affaire, demande une requalification des faits de « violence sur mineure par ascendant » en y ajoutant une « circonstance aggravante », afin que le procès puisse se tenir devant une cour d’assises et non un tribunal correctionnel.

Des séquelles « qui sont la conséquence directe des conditions de vie de l’enfant »

« L’expert est formel sur le fait que ces séquelles sont la conséquence directe des conditions de vie de cet enfant lors de ses premiers mois, poursuit Marie Grimaud. Ces séquelles, elle les gardera à vie. Sa situation va sans doute s’améliorer, mais elle ne rattrapera jamais son retard. »

L’avocate relève par ailleurs que la mère de l’enfant « n’a toujours pas pris conscience des dégâts qu’elle a causés ; elle continue de minimiser ses mauvais traitements. » La petite Serena est aujourd’hui placée chez la nourrice qui l’avait accueillie au lendemain de l’affaire.

Sa mère aurait caché son existence suite à sa naissance, et l’aurait fait vivre dans des conditions « hostiles » selon le procureur de Brive à l’époque. Les parents, qui vivaient à Brignac-la-Plaine (Corrèze) au moment des faits, ont été mis en examen le 27 octobre 2013 pour violences habituelles sur mineur, privation de soins et dissimulation.