Une fillette de 12 ans est décédée jeudi soir au phare du Cap-Ferret, lors du tournage de l’émission de France 2 Le monument préféré des Français. Le point sur ce que l’on sait de l’enquête.

Le contexte. La société Morgane productions, qui tourne les épisodes de cette émission télé, Le monument préféré des Français, présentée par Stéphane Bern sur France 2, avait demandé à la compagnie bordelaise Adrenaline de réaliser des numéros de voltige autour du phare pour ce tournage, jeudi soir.

Que s’est-il passé ? Peu après la fermeture du monument au public, le président de la compagnie Adrenaline, Nicolas Gaudé, et sa fille Lilou âgée de 12 ans, ont commencé, vers 18h30, leurs répétitions, attachés à une corde en rappel à une trentaine de mètres de hauteur. Pour une raison encore indéterminée, la jeune fille a chuté sur l’auvent en pierre du porche du phare. L’enquête n’a pu encore déterminer les circonstances de cette chute, même si la sous-préfète d’Arcachon, Dominique Christian, a indiqué que la corde de rappel pourrait « avoir manqué de longueur. »

Qui est la victime ? Lilou, 12 ans, était scolarisée en sixième au collège Aliénor-d’Aquitaine de Bordeaux. Une minute de silence a été observée en sa mémoire vendredi matin. L’établissement est sous le choc.

L’enfant était-elle autorisée à effectuer cette prestation ? Une enquête administrative a été diligentée par la préfecture à ce sujet, mais, à priori, il n’y avait pas de contre-indications. Les parents de Lilou, Nicolas et Marie-Gabrielle Gaudé, fondateurs de la compagnie Adrénaline et tous deux présents au moment du drame, avaient manifestement reçus toutes les autorisations nécessaires.

Qui est la compagnie Adrénaline ? C’est une association de danse verticale, fondée par Nicolas Gaudé, le père de Lilou, en 2000. Reconnue sur Bordeaux, où elle s’entraîne régulièrement au marché des Capucins, elle a déjà effectué des prestations au phare du Cap-Ferret sans difficulté. Elle avait même un partenarait pédagogique avec un établissement scolaire bordelais pour initier les enfants à partir de douze ans. Interrogé à plusieurs reprises par le passé sur les questions de sécurité, Nicolas Gaudé a régulièrement mis en avant qu’il s’agissait de sa priorité, et soulignait ses compétences en la matière. En l’occurrence, la compagnie n’a jamais été mise en défaut sur ce point.

Qu’est-ce le parquet de Bordeaux a décidé ? Il n’a pas demandé d’autopsie de l’enfant, et a « fait restituer le corps de la fillette à ses parents. » En état de choc, ces derniers, parents de quatre autres enfants, ont été pris en charge par une cellule médico-psychologique. « Une enquête pénale a été confiée à la Compagnie de gendarmerie d' Arcachon en vue de déterminer le ou les causes de cet accident et de rechercher le cas échéant le ou les responsabilités encourues. Par ailleurs, le concours de gendarmes de haute montagne a été sollicité pour une expertise technique du matériel utilisé par la fillette au moment de l’accident et pour un diagnostic sur les conditions de sécurité mises en place à l’occasion de cette manifestation » a indiqué le procureur de la République de Bordeaux, Marie-Madeleine Alliot.