Bordeaux: Les prix du patrimoine viticole dévoilés
ECONOMIE•La valeur de l'hectare varie beaucoup en fonction des appellations...
Elsa Provenzano
De quelques dizaines de milliers d'euros à plusieurs millions d'euros, les écarts de prix entre deux hectares de vignes sont considérables d'un vignoble à l'autre. C'est ce que l'on constate en regardant les chiffres de l'observatoire de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) de la Gironde, qui utilise les données fournies par les notaires du département. En Gironde, on dénombre 115.000 hectares de vignes environ et depuis 20 ans, une croissance exponentielle des prix.
En 2014, 3.166 hectares ont été échangés pour 319,7 millions d’euros contre 4.936 hectares en 2013 pour 489,8 millions d’euros. «Le millésime 2013 a été difficile et les investisseurs asiatiques sont moins nombreux et se professionnalisent», avance Michel Lachat, directeur départemental de la SAFER en Gironde, pour expliquer ce repli.
Deux millions d'euros pour un hectare de Pauillac
En moyenne, il faut compter 15.000 euros pour un hectare de Bordeaux rouge. Au début des années 2000, il y a eu un pic et ce chiffre s'élevait à 40.000 euros. Dans le détail, il existe beaucoup de disparités en fonction de la renommée de l’appellation. Il faut compter par exemple 18.000 à 19.000 pour un hectare en Côtes de Bordeaux et 2 millions d’euros pour un hectare de Pauillac (mais il n’y en a pas à vendre...) «Ce sont des marchés très confidentiels», commente Michel Lachat.
Il faut compter 1 million d’euros pour un hectare à Saint-Julien, 500.000 euros pour un hectare de Graves, une appellation pour laquelle il y a un regain d’intérêt. Dans les appellations de Médoc et Haut-Médoc, intéressantes pour l’export puisque le terme de Médoc parle aux étrangers, la tendance est à la hausse et un hectare s’y vend entre 80.000 et 85.000 euros.
Dans le Libournais, un hectare de Pomerol est évalué à 1 million d’euros mais c'est une valeur relative puisqu’il y a eu deux transactions à 3,5 millions d’euros le m2 l’année dernière. A Saint Emilion, il y a beaucoup de variations en fonction de l’emplacement des vignes, plus chères si elles se situent à proximité de grands crus.
