JUSTICEProcès Bettencourt: «Pas de face-à-face» entre Woerth et de Maistre

Procès Bettencourt: «Pas de face-à-face» entre Woerth et de Maistre

JUSTICELes deux hommes comparaissent pour trafic d'influence dans le cadre du procès qui s'est ouvert lundi...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Le deuxième procès en rapport avec l'affaire dite Bettencourt s'est ouvert ce lundi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux

Jusqu'à mercredi, Éric Woerth, 59 ans, va être jugé pour trafic d'influence passif, et Patrice de Maistre, 66 ans, pour trafic d'influence actif. Ils sont poursuivis pour un possible pacte qui aurait vu la Légion d'honneur (grade de chevalier) octroyée en 2007 à Patrice de Maistre, en contrepartie d'un emploi pour l'épouse de Woerth, Florence, au sein des sociétés gérant la fortune Bettencourt, et dont Patrice de Maistre était alors directeur général.

Une proximité entre les deux hommes?

Le président du tribunal Denis Roucou a questionné les deux prévenus sur leur relation. Ils se sont rencontrés en 2006 dans le cadre du premier cercle, une organisation pour amener des fonds à la campagne électorale de 2007. «C'était lors de réunions, il n'y avait pas de face-à-face», précise Patrice de Maistre. C'est Eric de Serigny, un banquier, qui présente De Maistre à Woerth.

Le président relève que Woerth a envoyé un exemplaire de son livre dédicacé à De Maistre seulement trois semaines après leur rencontre. «Je dédicace des livres à des gens que je ne connais pas. J'ai dû en envoyer une bonne centaine aux membres du premier cercle», se défend le prévenu.

Plusieurs rencontres effacées sur l'ordinateur de Woerth

En 2007, Eric Woerth est aussi venu prendre le petit-déjeuner chez De Maistre. «Cela dénote une proximité non?», interroge le président. Patrice de Maistre répond qu'il s'agissait de parler des façons dont Liliane Bettencourt pouvait financer la campagne. «J'étais très occupé à cette époque et j'organisais souvent ces rencontres avant de commencer mes activités», précise l'ancien gestionnaire de fortune des Bettencourt.

Le président relève que les fichiers stipulant plusieurs rencontres avec Patrice de Maistre ont été effacés de l'ordinateur de l'ancien ministre du Budget. Il a répondu qu'il n'en savait rien et qu'il ne s'occupait pas de ces choses-là, soulignant qu'il y avait d'autres rendez-vous qui figuraient sur son agenda.