Bordeaux: La course contre les déchets plastiques en mer a commencé
ENVIRONNEMENT•Le trimaran Race for Water fait escale à Bordeaux jusqu'à dimanche avant d'entamer sa mission de lutte contre les déchets plastiques en mer autour du monde...Mickaël Bosredon
Le «MOD70 Race for water» est arrivé ce mercredi matin à Bordeaux. Il restera amarré jusqu'à dimanche quai Richelieu, où une tente a été installée, permettant au grand public d'être sensibilisé à la problématique des déchets plastiques en mer. Le bateau de course va en effet entamer une expédition autour du monde pour faire un état des lieux de cette pollution.
«Les plastiques n'existent que depuis soixante ans, mais leur volume à la surface des océans représente déjà l'équivalent de vingt-quatre fois la taille de la France, et on estime que c'est dix fois plus sous l'eau» alerte Marco Siméoni, qui a créé la fondation «Race for water» en 2010 à Lausanne. «C'est un des plus grands désastres environnementaux qui nous entoure.»
Une course de 300 jours pour analyser l'ampleur du phénomène
Mais que peut faire un trimaran face à l'ampleur des dégâts? Dans un premier temps, quantifier, cartographier et analyser le phénomène. La Race for water Odyssey va parcourir deux fois la surface de la terre en 300 jours, ponctués par onze escales scientifiques et neuf escales de sensibilisation touchant treize pays.
«Nous allons visiter les cinq principaux vortex de déchets (courants marins dans lesquels s'agglutinent les déchets plastiques). Nous nous arrêterons sur les principales îles situées au coeur de ces vortex, où nous analyserons les micro particules plastiques et les macro plastiques qui s'échouent sur les plages, nous irons à la rencontre des habitants pour comprendre comment ils vivent ce phénomène, et nous réaliserons une cartographie grâce à un drone qui pourra survoler les zones touchées en mer» poursuit Marco Siméoni.
Des prélèvements seront effectués pour être analysés en laboratoire à Lausanne. «Le but est de faire un état des lieux complet, avant de démarrer une autre mission, qui consistera à trouver des solutions, notamment sur le ramassage et la valorisation de ces plastiques.»
La maison écocitoyenne partenaire
Le skipper Stève Ravussin (une victoire à la Route du Rhum) sera à la commande. «Le bateau a été modifié pour pouvoir être compatible avec ses missions scientifiques, explique-t-il. On a notamment rajouté des couchettes dans les flotteurs, et on doit embarquer beaucoup de matériel.» A plein, il pèsera 7,5 tonnes.
La maison écocitoyenne de Bordeaux sera partenaire de l'événement, et permettra de suivre cette odyssée durant les dix mois. «A chaque étape importante, il y aura une relation entre la maison écocitoyenne et l'équipage sur place. 80% de cette pollution plastique provient de la terre, c'est donc aussi notre mission de nous en préoccuper» insiste Constance Deveaud, directrice de l'établissement.