JUSTICECharente: Une voiture renverse un chien, le chasseur réplique en tirant un coup de feu

Charente: Une voiture renverse un chien, le chasseur réplique en tirant un coup de feu

JUSTICEUn homme de 26 ans a été condamné mardi à un an d'emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel d'Angoulême, pour avoir tiré sur la voiture qui venait de renverser un chien...
Elsa Provenzano

E.P.

L'histoire aurait pu très mal se terminer. Un chasseur de 26 ans, Pierre, était jugé mardi après-midi par le tribunal correctionnel d'Angoulême pour avoir tiré au cours d'une partie de chasse en direction de la voiture qui venait de renverser un chien sur une route de Courbillac, à la limite de la Charente et de la Charente-Maritime, l'après-midi du 13 décembre, rapporte Sud-Ouest. A l'intérieur du véhicule, Mélina 20 ans et son fils de 2 ans et demi. Seule la jeune femme a été légèrement blessée à une phalange.

«Qu'est-ce qui vous a pris ce jour-là?», s'enquiert d'emblée le juge Vincent Raffray, rappelant à toutes fins utiles que le chien qui a déboulé d'un champ, un braque de Weimar propriété d'un autre chasseur, a survécu: «Il a été blessé à l'arrière-train, il n'est pas mort.» Le prévenu souffle une courte explication au micro: «J'étais sous le choc.»

Il raconte avoir visé l'arrière de la voiture avec son fusil

«Au moment où je suis descendue, ça a tiré et on a l'impression qu'on va mourir. Surtout avec mon fils derrière», explique la jeune femme lors de l'audience, elle n'a parcouru «que quelques mètres» après l'accident avant de mettre pied à terre et d'essuyer le tir. Sa blessure à une phalange aurait d'ailleurs été causée par un plomb.

Une version que conteste le prévenu: «Le véhicule, il ne s'est pas arrêté, il a roulé, je me suis mis à courir après». Il a alors épaulé son fusil Yildiz de calibre 20 et, semble-t-il distant d'une petite centaine de mètres, visé l'arrière de la Peugeot. «Si la conductrice ment, comment a-t-elle été blessée alors?», interroge le juge.

«On n'a pas l'impression qu'il a pris la mesure de son comportement»

Ce n'est que le lendemain matin que les gendarmes ont interpellé le prévenu à son domicile. «A la suite, j'ai appris que Madame avait subi un choc. Ça, j'en suis sincèrement désolé», dit Pierre qui, étonnamment, n'aurait «jamais pensé» que celle-ci dépose plainte. «Ça laisse songeur», reprend le juge.

Stéphanie Veyssière, procureure de la République, avait requis six mois d'emprisonnement: «Il regrette, il formule des regrets, mais on n'a pas l'impression qu'il a pris la mesure de son comportement». Le jeune chasseur a été condamné à un an d'emprisonnement avec sursis et deux ans de suspension de permis de chasse.