Aquitaine: Des initiatives à la pelle pour assurer la transition énergétique
ENVIRONNEMENT•A l’occasion des Assises de l’énergie, qui se tiennent à Bordeaux, le président de la région Alain Rousset a annoncé une série d’initiatives qui vont être menées localement…Mickaël Bosredon
Les collectivités territoriales ont réclamé ce jeudi à être entendues lors de la grande conférence internationale sur le climat, qui se tiendra en décembre à Paris. Pour cela, elles ont remis un texte à la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, signé entre autres d’Alain Juppé et d’Alain Rousset.
Le président de la région Aquitaine a longuement défendu le rôle des collectivités dans la lutte contre le réchauffement et la préparation à la transition énergétique. Dans son plaidoyer, il a annoncé une série d’initiatives qui vont être lancées localement.
Un projet sur la houle de l’océan
«Avec la future grande région (Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes), nous aurons plus de 400 km de côtes à gérer. Nous allons nous engager sur un projet intitulé «Et si l’océan était notre avenir?», car la houle est inépuisable en matière énergétique.» Il a également souligné le potentiel de l’énergie solaire, et souhaité que la région fabrique des cellules photovoltaïques de nouvelle génération, alors qu’elles sont aujourd’hui importées de Chine. «Nous avons pour cela financé une chaire scientifique pour sauter une génération sur le solaire par une rupture technologique.»
Enfin, il a évoqué la question du stockage de l’énergie, «le graal des énergies renouvelables.» «J’ai signé l’année dernière une convention avec Hydroquébec. Cette grande entreprise hydro-électrique du Québec est une des entreprises qui a mis au point une rupture technologique concernant le stockage de l’énergie. Nous allons, en collaboration avec l’université de Bordeaux et celle de Pau, installer un campus sur le bassin de Lacq et sur ces universités. Nous accompagnerons une société de recherche, ensuite un démonstrateur, puis une entreprise de fabrication de batteries de stockage de l’énergie. La ligne de mire c’est 500 emplois et 500 millions d’euros d’investissement. Voilà des projets qui montrent que nous avançons, avec l’Europe, pour accompagner cette transition énergétique.»
Il demande aux architectes de faire «des bâtiments simples»
La région avait déjà créé l’an passé un comité scientifique de 120 personnes pour se préparer aux conséquences du réchauffement climatique en Aquitaine. Ce rapport «nous enseigne qu’il faut se préparer à cela, car l’Aquitaine est la région où le réchauffement est le plus important. Nous travaillons avec toutes les professions, l’agriculture, la sylviculture, le tourisme, pour qu’elles se dotent d’une feuille de route. Et nous avons un objectif, à l’échelle 2020-2025, de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 30%, contre 20% au niveau national.»
Il a enfin lancé un appel aux architectes. «Nous avons construit le premier lycée à énergie positive de France, à Bègles, et nous en construisons un deuxième à Bergerac. Le coût n’est pas extraordinairement supérieur, ce qui est plus important, c’est le concept technologique. Et je demande à la profession des architectes et des maîtres d’ouvrage de faire des bâtiments simples, condition nécessaire si l’on veut avoir de la basse consommation énergétique. Le geste architectural doit être intégré plus à l’intérieur du bâtiment, qu’à l’extérieur.»