Bordeaux: C'est la reprise en main pour les Girondins après la désillusion face à Nice
FOOTBALL•Willy Sagnol a opté pour une remise en cause assez musclée en ne ménageant pas ses joueurs…Marc Nouaux
C’est ce qui s’appelle une reprise en main. Vexé par le comportement de ses joueurs lors de la deuxième période face à Nice vendredi, Willy Sagnol a choisi la manière forte. Pas de grasse matinée dimanche mais plutôt un entraînement le matin. Et ce lundi, après une heure de travail en salle, les joueurs sont sortis pour accomplir un travail physique. Du fractionné, rien que du fractionné et pas de ballons. Sous la pluie, ils ont couru, laissant les cuirs aux gardiens de but, qui ont effectué leur séance spécifique.
«Quand on est en difficulté, généralement on a tous les mêmes réflexes, c’est de se remettre au travail, explique Sagnol. Même si on a toujours travaillé, on aime bien insister sur certaines choses. Oui un entraînement a été rajouté, la séance d’aujourd’hui [Lundi] était aussi à dominante athlétique pour remettre tout le monde sur le droit chemin et aussi car on est sur une période où on peut travailler dur pour espérer durer jusqu’au mois de mai.»
«Plus de mal à digérer Nice que Lyon»
S’il n’a pas voulu insister et «massacrer» publiquement ses joueurs, le coach girondin en a tout de même rajouté une couche au sujet de la prestation de vendredi dernier. Les entraînements de dimanche et lundi sont-ils une manière de montrer aux joueurs qu’il faut faire plus d’efforts? «Quand je vois, je revois et re-re-vois la deuxième mi-temps de Nice, oui, ajoute Sagnol. Personnellement j’ai plus de mal à évacuer cette deuxième mi-temps que la gifle de Lyon [0-5 le 21 décembre].»
Le message a sans doute été bien compris par ses joueurs, qui ont également eu droit au discours de Jean-Louis Triaud, le président et d’Alain Deveseleer, le directeur général, puisque les deux hommes sont allés faire un tour dans le vestiaire, samedi matin.
Les joueurs font profil bas
«Il y a beaucoup de choses qui ont été dites, raconte le milieu de terrain, Jaroslav Plasil. Je pense que chacun, quand il rentre à la maison après l’entraînement, il pense quand même à ce que l’entraîneur et les dirigeants ont pu dire.»
Un mois après Lyon, où il avait déjà tancé ses joueurs, Sagnol a dû en remettre une couche après Nice. Un deuxième avertissement qu’il aurait aimé ne pas avoir à distribuer à ses joueurs pour lesquels il avoue moins faire confiance après cet épisode.
«Une partie de la confiance est écornée»
«Une partie de la confiance est écornée, affirme-t-il. Il y a eu des comportements que l’on peut mettre sur le dos de la jeunesse pour certains. Notamment extra-sportifs en dehors du cadre du travail. Sur des plus anciens, plus problématiques, on ne peut pas mettre ça sur le compte de la jeunesse.
Quand j’étais joueur, j’étais loin d’être un saint aussi, j’ai appris beaucoup de choses quand je suis parti en Allemagne. Je suis obligé de stigmatiser et sanctionner les comportements non-professionnels, mais quelque part je les comprends aussi car j’ai fait les mêmes choses aux mêmes moments qu’eux.»
Le message est passé, reste aux jeunes et aux cadres de l’équipe a bien le comprendre. Et à appliquer les suggestions de leur coach.