POLITIQUEAlain Juppé: «La tâche qui nous attend est immense»

Alain Juppé: «La tâche qui nous attend est immense»

POLITIQUELe maire de Bordeaux, et candidat à la primaire UMP pour la présidentielle, est longuement revenu ce lundi depuis sa mairie sur les événements de ces derniers jours…
Alain Juppé le 29 novembre 2014 à Bordeaux
Alain Juppé le 29 novembre 2014 à Bordeaux - Mehdi Fedouach AFP
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

Voici point par point, les principales déclarations d’Alain Juppé, suite aux attentats de la semaine dernière et à la grande mobilisation qui s’en est suivie dimanche…

Sur la mobilisation en France. «Il y a eu une levée de masse extraordinaire comme on n’en a pas vu dans l’histoire récente. A Bordeaux, de mémoire de Girondin on n’avait jamais vu un tel rassemblement avec 150.000 personnes. J’ai regretté de ne pas y être mais je devais être à Paris où la mobilisation a aussi été extraordinaire, comme dans toutes les villes de France et au-delà dans le monde entier. »

Sur les actions à mener. «Les plus hautes autorités de l’Etat ont fait preuve du sang-froid et de la détermination qui convenaient face à cette crise, que ce soit le Président, le Premier ministre ou le ministre de l’Intérieur. Après ce qu'il s'est passé, les petits jeux politiciens ne seront plus tolérés par nos concitoyens. Nous sommes le jour d’après. La tâche qui nous attend est immense. Il s’agit de renforcer tous les moyens dont nous disposons pour lutter contre le terrorisme. Le Premier ministre M.Valls a évoqué des failles dans le dispositif, et des propositions ont été faites ce lundi matin, par exemple par Nicolas Sarkozy. J’en partage l’esprit. Il nous appartiendra notamment de renforcer notre coopération avec les agences de renseignement européennes et américaines. La deuxième responsabilité qui pèse sur nos épaules, c’est de garantir la sécurité des juifs de France. Plusieurs témoignages de juifs expriment la volonté de quitter la France. Ce serait un terrible échec pour la République. La troisième responsabilité c’est d’accompagner la communauté musulmane dans le combat qu’elle doit relever contre le fanatisme, l’obscurantisme le prosélytisme des terroristes. Je continue d’être convaincu qu’il y a la place pour un islam des lumières, respectueux de la laïcité républicaine. A nous d’aider ceux qui mènent ce combat. Cette communauté se sent elle aussi menacée, stigmatisée.»

Sur les jeunes et le djihad. «Il faut combattre vigoureusement ce phénomène de jeunes qui partent pour le djihad et qui reviennent. Il y a une vraie difficulté sur comment mieux identifier ces jeunes. Il faut que la loi se donne les moyens d’arrêter ces mouvements de population qui sont extraordinairement dangereux. La tolérance ce n’est pas l’angélisme.»

Sur l’immigration. «L’immigration illégale est un fléau, il faut la combattre. Il faut aussi réguler l’immigration économique. Mais je ne pense pas qu’il y ait de lien direct entre ce qui s’est passé et la difficulté de nos pays de gérer les flux migratoires.»

Sur l’action militaire française à l’étranger. «Je veux rendre hommage à nos soldats qui sont sur le terrain. Plusieurs chefs d’Etat africains présents dimanche à Paris sont venus nous voir pour nous remercier d’avoir défendu leurs populations face aux fanatiques. Certes, la situation actuelle en Libye est un chaos épouvantable. Fallait-il pour autant laisser Kadhafi en place? La réponse est non. En Libye nous sommes intervenus et nous avons fait tomber Kadhafi, en Syrie nous ne sommes pas intervenus parce que la Russie nous en a empêchés, et nous n’avons pas fait tomber Bachar. Est-ce que c’est mieux? Est-ce que Daesh ne prospère pas en Syrie? Nous sommes au Proche et Moyen-Orient dans une situation de chaos, qui va durer longtemps. Personne n’a véritablement la solution.»