POLITIQUEJuppé: L’homme aux vingt campagnes électorales n’est «pas du genre à lâcher l’affaire»

Juppé: L’homme aux vingt campagnes électorales n’est «pas du genre à lâcher l’affaire»

POLITIQUEDans un entretien au Point, le maire de Bordeaux réaffirme sa détermination à aller jusqu’au bout de sa candidature à la présidentielle…
Mickaël Bosredon

M.B. avec AFP

L'ex-Premier ministre Alain Juppé, candidat à la primaire de droite pour 2017 et favori des sondages, assure qu'il n'est «pas du genre à lâcher l'affaire» et qu'il «finit toujours ce qu'(il) a commencé», dans des confidences au Point.

«Je connais les angles d'attaque contre moi. Franchement, ça n'ira pas loin. D'abord, il y a l'âge, mais on reconnaîtra vite que j'ai aussi l'avantage de ce prétendu handicap: l'expérience», déclare le maire UMP de Bordeaux, qui aura 70 ans le 15 août 2015. Il ironise aussi sur ceux qui s'interrogent sur «(sa) détermination et (sa) capacité à tenir le choc jusqu'au bout.» «Si vous étudiez de près mon parcours, vous vérifierez que je ne suis pas du genre à lâcher l'affaire: je finis toujours ce que j'ai commencé», prévient-il.

Il rappelle également que, «sur vingt campagnes électorales», il n'en a «perdu que deux.» Quant à sa candidature à la primaire UMP pour la présidentielle, déclarée dès le 20 août dernier, peu avant l'annonce du retour de Nicolas Sarkozy, il explique: «J'avais une fenêtre de tir. Je ne pouvais la laisser passer.»

«Laisser de côté les deux extrêmes, de droite comme de gauche»

«Évidemment», il réfléchit déjà à ce qu'il engagerait s'il était élu en 2017. Si c'est lui qui remporte la primaire, il «axera (sa) campagne sur huit à douze grandes réformes pour avoir un vrai mandat.» «Au niveau national, esquisse-t-il, il faudra peut-être songer un jour à couper les deux bouts de l'omelette pour que les gens raisonnables gouvernent ensemble et laissent de côté les deux extrêmes, de droite comme de gauche, qui n'ont rien compris au monde.»

«Moi, je rassemble», proclame Alain Juppé, comme pour mieux se démarquer de Nicolas Sarkozy. «Nous ne réussirons que si nous parvenons à réunir les deux France. Il y a celle qui éprouve un sentiment d'invasion et vit dans le ressentiment. Contre les musulmans, contre les riches, contre les pauvres (...) Et puis il y a l'autre France, j'allais dire silencieuse: celle de l'entrepreneuriat, de l'engagement, du bénévolat, avec tous ces jeunes qui sont comme des poissons dans l'eau dans la mondialisation», analyse-t-il.

Alain Juppé en est convaincu: «Nous sommes mûrs pour les réformes» car «les Français savent que c'est Angela Merkel qui a raison, pas Beppe Grillo.»