Diego Rolan a aussi un mauvais caractère. D’apparence juvénile et timide, l’attaquant uruguayen de 21 ans, arrivé sur la pointe des pieds aux Girondins en janvier 2013, s’est comporté en diva, sur le banc de touche, samedi soir à Nantes. Une réaction qui a provoqué un début d’altercation avec Nicolas Maurice-Belay, son coéquipier.

Il n’a pas voulu s’échauffer

Initialement, on pensait que c’était parce qu’il n’avait pas tapé dans la main de son coéquipier que Rolan avait été pris à partie par Maurice-Belay. «C’est simplement un joueur qui a refusé d’aller s’échauffer, a plutôt avancé comme explication son coach, Willy Sagnol. Ça n’a pas plu à d’autres joueurs et c’est bien que ça vienne des joueurs eux-mêmes, ça montre que finalement il y a du caractère et c’est bien pour l’avenir.» L’Uruguayen a sans doute été vexé de ne pas être titulaire puis de voir Saivet et Crivelli entrer sur la pelouse avant lui.

«Ça arrive dans tous les clubs du monde, a préféré minimiser son coéquipier, Henri Saivet. Ça arrive partout, c’est normal dans un groupe. Ça peut surprendre mais dans un vestiaire on est 25 voire 28 on ne peut pas tous s’aimer, même si je ne veux pas dire qu’ils ne s’aiment pas mais un désaccord ça arrive.»

«Pas là pour lui jeter des pierres»

Conséquence directe de ce «caprice» Rolan s’est vu signifier une sanction assez franche de la part de son entraîneur. «Il est à disposition de la CFA cette semaine jusqu’au 21 décembre à minuit, date du début des vacances» et dimanche, il avait été prié de rester chez lui pendant que ses coéquipiers effectuaient le décrassage d’après-match.

Sans avoir envie d’évoquer le premier problème qu’avait causé Rolan, Sagnol a bien précisé que «c’était la deuxième fois», justifiant ainsi cette sanction mais sans envenimer la situation. «On n’est pas là aujourd’hui pour mettre Diego contre un mur et lui jeter des pierres… simplement, on n’accepte pas certains comportements mais tout le monde est humain, tout le monde fait des erreurs. C’est bien de stigmatiser ce genre de comportement car il ne faut pas que cela se reproduise. A terme, ça peut avoir un impact négatif sur l’équipe.»

Beaucoup de nouveautés en peu de temps

Est-ce le nouveau statut d’international qui a pesé sur le jeune uruguayen? «C’est un début, une partie de l’explication, acquiesce Sagnol. On sait que quand on est jeune joueur et que les choses changent rapidement, cela prend toujours un peu de temps avant de les intégrer et avant de caler sa vie d’homme et de footballeur face à ces nouveaux statuts.»

Régulièrement appelé par le sélectionneur de la Celeste depuis septembre, il s’est montré décisif pour son pays, au point que son nom avait circulé sur le Web il y a quelques semaines, par rapport à un éventuel intérêt de la Juventus. Beaucoup de changements donc, pour un jeune garçon qui n’avait entendu que des critiques négatives à son sujet pendant un an et demi. A lui de se remettre dans le droit chemin car il est évident que Sagnol n’acceptera pas de le voir dévier encore une fois de la ligne de conduite qu’il impose à son groupe.