INITIATIVEAquitaine: Des détenus vont participer à la rénovation du Fort du Portalet

Aquitaine: Des détenus vont participer à la rénovation du Fort du Portalet

INITIATIVEDans le cadre d'un programme de réinsertion inédit, six détenus de la maison d'arrêt de Pau vont participer à la rénovation de ce monument historique...

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Six détenus de la maison d'arrêt de Pau (Pyrénées-Atlantiques), vont participer dans les prochains mois à la restauration du Fort du Portalet dans la vallée d'Aspe, dans le cadre d'un programme de réinsertion inédit, a annoncé le préfet du département, Pierre-André Durand.

A compter du mois d'avril, un groupe de six hommes sélectionnés par le juge d'application des peines et l'administration pénitentiaire va mener, en placement extérieur aux côtés de professionnels du bâtiment, les opérations de gros oeuvre nécessaires à la rénovation de cette place forte, classée monument historique en 2005.

«Préparer les détenus à la sortie de prison»

«Cette démarche très originale s'inscrivant dans la montée en puissance de la loi sur l'individualisation des peines votée le 15 août est un partenariat gagnant-gagnant», estime Pierre-André Durand, à l'origine de l'initiative. D'un côté, le projet permet de lancer un nouveau chantier de restauration d'un monument vétuste. De l'autre, il offre la possibilité de «préparer les détenus à la sortie de prison en étant à l'extérieur», selon Jean-Michel Camu, directeur interrégional adjoint des services pénitentiaires: «La limite de la prison est qu'elle fausse les rapports. C'est à l'extérieur que nous allons pouvoir vérifier le véritable engagement d'un détenu dans un projet.»

«Pendant le mois de mars, ces personnes bénéficieront d'abord d'une formation dans un régime de semi-liberté; ensuite, d'avril à septembre, ils seront sur le chantier, du lundi au vendredi, à raison de 35 heures par semaine», explique Bruno Karl, président du Tribunal de grande instance de Pau.

Ils ne retourneront pas en maison d'arrêt le week-end

Condamnés à de faibles peines (un ou deux ans de prison ferme) et sélectionnés parmi une quarantaine de candidats identifiés, les six détenus ne porteront pas de bracelet électronique et ne retourneront pas en maison d'arrêt le week-end: «Ils pourront partir en famille, sur décision individuelle du juge d'application des peines», précise Jean-Michel Camu estimant qu'il est «important de conserver le lien familial et social.»

Ce projet de 152.000 euros, co-financé par le Conseil régional d'Aquitaine et la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Bordeaux, et pour lequel les détenus seront rémunérés sur la base des indemnités de stagiaire, n'est «pas un chantier d'insertion classique» considère pour sa part Catherine Veyssy, vice-présidente de la région: «A l'issue de cette formation, les détenus pourront se voir remettre un CAP identique à celui de l'extérieur mais le projet a en plus une vraie utilité sociale et publique.»