JUSTICEGironde: Ludovic Freygefond condamné pour prise illégale d’intérêt

Gironde: Ludovic Freygefond condamné pour prise illégale d’intérêt

JUSTICEL’ex-secrétaire fédéral du PS de la Gironde a été reconnu coupable dans le cadre d’une opération immobilière au Taillan-Médoc. Il a annoncé qu'il allait faire appel...
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

Ludovic Freygefond, ancien maire du Taillan-Médoc, et ex-secrétaire fédéral du PS de la Gironde, a été condamné ce jeudi à 18 mois de prison avec sursis et cinq ans d’inégibilité par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Sa maison a en outre été confisquée, rapporte le site du quotidien Sud-Ouest ce jeudi. Il avait comparu le 23 octobre dernier pour prise illégale d'intérêt et corruption passive dans le cadre d'un projet immobilier sur sa commune.

L'élu a réagi dans un mail envoyé aux rédactions, indiquant: «Suite à la décision rendue ce jour par le Tribunal correctionnel de Bordeaux, Ludovic Freygefond annonce qu’il va immédiatement former un pourvoi en appel afin de défendre sa probité d’élu et son honneur. Il réaffirme avec force qu'il n’a jamais infléchi le bien public, et demeure convaincu que la justice le montrera.»

Il a acheté des terrains à prix préférentiels pour les revendre

La justice lui reproche d’avoir profité de son statut de maire pour faire aboutir un projet immobilier d’envergure, à savoir un lotissement. Le promoteur immobilier, jugé pour corruption active, a lui été condamné à 12 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende avec sursis.

Ludovic Freygefond, 42 ans, avait acheté un terrain en 2008, ainsi que deux autres lots dans un même lotissement situé sur sa commune. Il avait ensuite revendu ces lots et fait construire sa maison sur le troisième. Selon le parquet, des travaux de bornage, de viabilisation ou encore de servitude sur ce terrain ont été pris en charge par le promoteur du lotissement. Par ailleurs, il avait acheté les terrains au prix du lotisseur, bien qu'il soit un simple particulier.

«Il s'agit de faits graves, commis par un élu dans l'exercice de ses fonctions, en vue d'un seul intérêt personnel, au service duquel il a usé de ses pouvoirs d'élu», souligne le tribunal dans ses attendus, écartant par ailleurs la prescription réclamée par les avocats de l’élu (il est toujours conseiller régional et vice-président de la Communauté urbaine de Bordeaux).

C'est un élu d'opposition qui avait dénoncé les faits fin 2012, et la mairie du Taillan-Médoc, passée à l'opposition en mars 2014, partie civile dans ce dossier, se verra allouer 10.000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral de la part de chacun des condamnés.