FAITS-DIVERSBordeaux: Le parquet a «la certitude que le bébé a disparu et qu'il est sans doute mort»

Bordeaux: Le parquet a «la certitude que le bébé a disparu et qu'il est sans doute mort»

FAITS-DIVERSUne information judiciaire pour homicide volontaire va être ouverte ce jeudi contre le père du bébé qui aurait été jeté dans la Garonne...
M.B.

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L'enquête avance concernant l'affaire du bébé qui aurait été jeté dans la Garonne. Ce jeudi matin, le parquet de Bordeaux a communiqué de nouveaux éléments au sujet de cette disparition, survenue mardi soir. Une information judiciaire sera ouverte cet après-midi pour homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans par ascendant à l'encontre du principal suspect, en l'occurence le père de l'enfant. Le parquet va requérir sa mise en examen et un placement en détention provisoire.

«Mardi 11 novembre vers 18h50, les pompiers et les services du commissariat de police ont été avisés par une personne qu’un homme venait de lui déclarer avoir jeté son enfant dans la Garonne. Il a dit à cette passante d'appeler la police» a expliqué ce jeudi Marie-Madeleine Alliot, procureur de la République de Bordeaux.

«Il a dit à une passante qu'il avait jeté son enfant à l'eau»

«Cet homme, né en 1983 au Togo, avait effectivement une poussette qui était vide avec lui. Les policiers se sont déplacés sur place, au niveau du ponton Jean-Jaurès sur les quais de Bordeaux, et ont fait des recherches pour retrouver cet enfant.» Depuis, le nourrisson, prénommé Aaron, n’a pas été retrouvé malgré de nombreuses investigations dans la Garonne avec la brigade fluviale, mardi et mercredi soir.

En raison «de la gravité des faits» le parquet a saisi la police judiciaire. ««Nous avons la certitude que l'enfant est disparu et qu’il doit être mort, en raison de son très jeune âge, puiqu'il est né le 4 juillet 2014.»

Des tensions très vives dans le couple

Depuis qu’il est en garde à vue le suspect se tait ou est très confus dans ses propos. «Il apparaît qu’il a existé entre la mère de l’enfant et lui des tensions très vives ces derniers jours à un point tel qu’elle l’a invité à quitter les lieux du domicile conjugal, à Gradignan, précise la procureure. Le père a quitté le domicile mardi vers 16h30, avec l’enfant, expliquant qu’il allait retirer de l’argent pour rembourser une dette qu’il devait à sa concubine. Mais il s'est rendu sur les quais, sans doute en transport en commun puisqu'il n'a pas de voiture.»

Cet individu n’est pas connu de la justice et est en situation régulière en France. Il n'a pas non plus d'antécédents psychiatriques. «Il vivait avec la mère de l’enfant depuis 2012, et ils ne se sont jamais fait remarquer depuis. Il semblait qu’il y avait des crises de jalousie de sa part, mais sans plus.»

Les systèmes de vidéosurveillance ont été exploités mais n’ont amené aucun élément. Il y avait peu de témoins sur les lieux, même si une personne, une batelière, dit avoir vu l'homme avec son bébé quelques instants auparavant. Les examens n'ont pas montré de présence d'alcool ni de stupéfiants dans le sang du suspect.

Celui-ci risque la réclusion criminelle à perpétuité.