URBANISMEBordeaux: Dans l'écoquartier Ginko, les premiers habitants redescendent sur terre

Bordeaux: Dans l'écoquartier Ginko, les premiers habitants redescendent sur terre

URBANISMEGinko, l'écoquartier toujours en phase de construction divise. La promesse pour les habitants d'un cadre de vie d’exception n'est pas totalement tenue. Les premiers logements écologiques possèdent des malfaçons...
Charlotte Follana

Charlotte Follana

L'écoquartier Ginko sur la rive Est du lac de Bordeaux, financé par le promoteur Bouygues Immobilier, est en plein essor. Plus d'un an après son inauguration, plusieurs commerces ont ouverts leurs portes et près de 1.000 logements à basse consommation énergétique ont vu le jour. Sur le papier, ce devait être un quartier-village, vert, proche du lac et du tram, pour un quotidien paisible. Le pari est globalement tenu, puisque la plupart des habitants s’y sentent bien. «C'est calme, on se croirait à la campagne», déclare Annick Dessalles, une retraitée. «Les logements sont agréables et fonctionnels», poursuit Françoise son amie.

Mais d'autres pointent du doigt les «galères» qu'ils subissent depuis leur emménagement.

De nombreuses malfaçons

Mauvaise isolation, balcon bancal, infiltration... Bénédicte Guitard en voit de toutes les couleurs depuis un an. «Je suis déçue», lâche-t-elle. Si cette assistante maternelle admet payer moins cher son loyer et sa facture d'électricité, elle dénonce les malfaçons de son appartement tout neuf. «Sur le mur de la salle de bain, on voit une grande trace de moisi», indique la jeune femme de 28 ans. Pour d'autres voisins c'est l’isolation phonique qui fait défaut. «C'est mal conçu. On entend tout ce que font les gens à côté», regrette un retraité.

Selon plusieurs riverains, la qualité des bâtiments est donc remise en question. Toutefois, Nathalie Delattre, maire-adjointe du quartier Bordeaux Maritime, rassure: «Comme dans toutes les livraisons debâtiments neufs, il y a des problèmes.» L'élu insiste surtout sur la desserte en tram devant le quartier. «C'est un vrai plus», ajoute-t-elle.

Problèmes de chaudière

La chaudière bois qui fournit tout le quartier en chauffage et eau chaude a aussi quelques ratés. «Depuis ce vendredi, je n'ai plus d'eau chaude dans mon appartement, résidence Canopée, témoigne Yoan. L'hiver dernier cela s'est déjà produit une dizaine de jours, et je ne suis pas tout seul à subir cela. Il y a un problème avec cette chaudière, mais cela n'a rien à voir avec Bouygues, puisque c'est Cofely (groupe GDF-Suez) qui gère le réseau de chaleur à Ginko.»

Du coup certains propriétaires revendent déjà, au moins un appartement par immeuble. «Notre objectif est d'offrir un service de qualité aux riverains, maintient Nathalie Delattre. Tous les six mois, une réunion est organisée pour faire le point. La prochaine se déroulera le 1er décembre», explique-t-elle.

La facture d'énergie à bas tarif

Malgré ces désagréments, Aurélie, Installée en mai dernier à Ginko, ne flanche pas. Les prix des factures sont «compétitifs, dit-elle: pour l'électricité, je paie 20 euros par mois.» Un argument qui aide à faire passer la pilule.

«Si je pouvais, je viendrais habiter dans ce quartier, glisse Cathia Pain, une riveraine du quartier des Aubiers, à proximité. Ils sont bien mieux lotis que nous: 800 euros de loyer pour un trois pièces, alors que c’est plutôt 900 à Bacalan ou Caudéran.»

La fin des travaux est prévue en 2020.

Le projet en quelques chiffres (d'ici à 2020):

> 32 hectares de périmètre
> 2.700 logements, soit l'accueil de 7.000 habitants environ
> Création de 2.000 emplois
> 40% d'espaces verts (dont un parc de 4,5 ha)> Plus de 800 arbres et plusieurs milliers d’arbustes et de végétaux plantés dans le quartier
> 21.350 m² d'établissements publics dont deux groupes scolaires, un collège, une Maison polyvalente, une Maison des danses, un gymnase avec mur d’escalade.
> 25.180 m² de bureaux
> 30.000 m² de commerces
> 4.000 m² de résidences avec services
> 1 Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes)