TRANSPORTSBordeaux: Deux projets de tramway très contestés

Bordeaux: Deux projets de tramway très contestés

TRANSPORTSTrois associations qui contestent les projets de Ligne D et de Tram-Train du Médoc, annoncent que le rapporteur public ira dans le sens d’une annulation de la Déclaration d’utilité publique…
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

Les deux projets de nouvelles lignes de tramway de l’agglomération de Bordeaux, la ligne D et le tram-train du Médoc, ont-ils du souci à se faire? Trois associations, Aquitaine Alternatives, Comité de quartier de Caudéran et Trans’Cub, vont annoncer ce mercredi que le rapporteur public saisi pour ces deux dossiers, va conclure dans le sens de l’annulation de la Déclaration d’utilité publique (DUP) des deux projets, jeudi 9 octobre lors de l’audience programmée au tribunal administratif de Bordeaux.

Les associations avaient attaqué les deux projets en 2013, rappelle Jacques Dubos, de Trans’Cub. «Pour la ligne D, nous contestons essentiellement le projet présenté au public, qui ne correspond pas à la réalité des travaux prévus, et surtout l’étude socio-économique, sur laquelle repose le projet entier.» Pour les associations, les estimations de fréquentation sur cette future ligne D ont été «largement surévaluées par la Communauté urbaine de Bordeaux.»

«Optimistes quant à la décision du tribunal administratif»

Pour le tram-train du Médoc, «c’est à peu près la même argumentation, avec en plus le fait que la Communauté Urbaine s’obstine à appeler cela un tram-train, alors que ça n’en est pas un, puisque le projet est de construire une voie parallèle à celle de la voie SNCF», précise Jacques Dubos

Pour qu'un projet de tramway soit rentable, «il est admis qu'il faut un minimum de 2.500 voyages par heure et par sens, relève Jacques Dubos, or nous sommes dans des estimations aux alentours de 1.000 voyages pour la ligne D, et 500 pour le tram-train!»

La communauté urbaine de Bordeaux sereine

Le rapporteur public donnerait donc raison aux associations. Mais le tribunal administratif n’est aucunement obligé de suivre ses conclusions. «Il y a effectivement plusieurs exemples dans ce sens, admet Jacques Dubos, mais cette fois-ci nous sommes relativement optimistes, car le rapporteur public conclut au rejet du projet, et ne nous donne pas raison uniquement sur un petit bout du dossier.»

Dans un communiqué, la communauté urbaine de Bordeaux indique ce mercredi «attendre avec confiance et sérénité le jugement qui sera prononcé dans les semaines à venir.»

«Un bus à haut niveau de service serait moins coûteux»

Les associations présentent de leur côté des solutions alternatives. «Les élus reprochent à Trans’Cub d’être contre tout, et particulièrement contre le tramway, alors que nous sommes à l’origine du tramway à Bordeaux. Nous ne sommes donc pas contre le tram, mais nous estimons que sur ces deux tracés, un bus à haut niveau de service (BHNS) qui roulerait dans un couloir dédié serait plus approprié, et moins coûteux. Mais les élus, eux, ne voient que par le tram.»

La future Ligne D prévoit de relier la place des Quinconces à Bordeaux jusqu’au lieu-dit Cantinolle, à Eysines et limitrophe des communes du Haillan, du Taillan-Médoc et de Saint-Médard-en-Jalles, d’ici à 2017. D’une longueur de 9,8 km et comprenant quinze stations, le projet est évalué à 250 millions d’euros.

Le tram-train du Médoc partirait lui de la gare Ravezies à Bordeaux pour aller jusqu’à Blanquefort, en passant par Le Bouscat et Bruges. D’une longueur de 7,2 km, ce projet est estimé à une centaine de millions d’euros. Si les travaux ont déjà commencé, ils ne devraient finalement être achevés qu’en 2017, après que la SNCF a demandé des études plus poussées sur le franchissement des passages à niveau sur le tracé.