La pièce, adaptée du roman «Lignes de faille» de Nancy Huston, a été créée en 2011 et pourra être découverte par le public Bordelais du 8 au 23 octobre au théâtre national de Bordeaux en Aquitaine (TnBA). C'est Catherine Marnas, la nouvelle directrice du TnBA qui a mis en scène le roman de l'auteur franco-canadienne, devenue son amie au cours du projet.

La pièce est découpée en quatre tranches de vie et suit le fil d'un grain de beauté qui se transmet de génération en génération. L'histoire, vue par les yeux d'un enfant de six ans, commence en 2004 et remonte jusqu'à 1944. «Nancy a écrit ce roman comme si elle avait six ans. C'est l'âge de l'impuissance puisque c'est l'âge qu'elle avait lorsqu’elle a été abandonnée par sa mère», explique Catherine Marnas.

Un travail en lien avec la romancière

Il y a trois ans, lorsque la metteuse en scène a eu envie d'adapter ce roman, elle n'était pas sûre que les personnages décrits dans le livre puissent être incarnés. Elle a alors décidé de répéter pendant trois semaines avec ce qu'elle appelle «sa tribu», des acteurs avec lesquels elle travaille depuis plus de 20 ans pour certains.

«Nancy est venu voir et elle a adoré cette première mouture», raconte-t-elle. A partir de là, la romancière franco-canadienne propose à Catherine Marnas son aide. Celle-ci vient passer quelques jours chez l'auteur, à Paris. «On a eu beaucoup d'échanges intéressants à ce moment-là», se souvient la directrice du TnBA.

Une pièce pour se présenter aux Bordelais

La mise en scène est dépouillée et comprend très peu d'éléments de plateau. Chaque personnage a un code couleur et l'histoire commence dans des tons colorés pour se terminer dans les sépias. Les acteurs, qui travaillent avec Catherine Marnas depuis de nombreuses années, n'ont pas joué la pièce depuis un an et demi et se réjouissent de retrouver leurs personnages. «C'est bien que je me présente avec ce spectacle à Bordeaux car il repose sur le jeu d'acteurs et c'est donc une bonne façon de présenter ma tribu, ma famille», estime Catherine Marnas.

La pièce dure quatre heures et 30 minutes, entracte compris et la directrice défend ce long format. «C'est un peu comme les épisodes d'une saga, et j'ai observé que souvent, à l'entracte, les spectateurs ont hâte de replonger dans la vie des personnages. La pièce nous emmène totalement dans un voyage, dans un ailleurs», assure t-elle.